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Beaucoup ont fait le voyage à l’Assemblée pour assister au vote de la loi. Mais les responsables syndicaux marquent quand même une certaine distance avec l’événement. Tous pesnent que l’on est qu’au début du chemin…

« Le cadre est donné », nous a confié Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp. « La loi fixe de nouvelles orientations comme l apriorité au primaire et le retour aux principes de la formation professionnelle. Personne ne s’en plaindra. On s’en félicite. Maintenant la loi n’est pas une baguette magique. Il va falloir veiller à l’application de la loi ». « Globalement on est satisfaits », affirme Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa. « Mais il y a des bémols. De toutes façons, le plus dur ne fait que commencer. La loi marque une rupture mais ne suffit pas en elle-même à changer l’Ecole ». Au Sgen-Cfdt, Frédéric Sève n’est pas soulevé par l’émotion. « Ce n’est que le début du parcours », juge-t-il aussi.

L’école du socle ?

L’affirmation du socle est soulignée par C Chevalier. « L’école fondamentale du bloc école collège est concrétisée dans la loi », souligne -t-il. « C’est la fin du grand second degré et ça c’est une vraie rupture ». Au Snuipp, cette perspective n’effraie pas. « On est plutôt favorable à l’amélioration du lien école collège. Il faut plus de collaboration entre professeurs des écoles et de collège par exemple au niveau de la programmation ou des projets à condition que les moyens en temps, en frais de transport, soient donnés ».

Le numérique est souligné par Christian Chevalier. « Il va obliger à changer nos pratiques et il va impacter le système éducatif en modifiant le rapport au savoir ». L’avenir du bloc « bac – 3 bac +3 » reste une question à traiter soulignent le Se-Unsa et le Sgen Cfdt.

Des résistances à venir ?

« Au fur et à mesure qu’on va entrer dans les détails d’application de la loi, on va voir se durcir les obstacles », craint F Sève. « Les rythmes en sont un exemple ». « Le dossier des missions des enseignants est incontournable mais aussi très sensible », annonce C Chevalier. « On ne pourra avancer que s’il n’y a pas de provocation ». Au Snuipp, Sébastien Sihr s’annonce vigilant. « Il va falloir faire preuve d’exigence pour que les orientations de la loi se mettent en place concrètement ». C’est bien sur le terrain que les vrais changements se feront. Ou pas…

François Jarraud