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Au collège Alain Savary du Fronton (31), Christel Révellat, professeur de physique et Emilie Pique-Soubie, professeur de SVT, mènent la lutte contre les stéréotypes qui limitent les choix d’orientation scolaire et professionnelle de leurs élèves. Avec le soutien de la coopérative égalitère (au service de l’égalité professionnelle et de entrepreneuriat des femmes) et l’aide de l’équipe pédagogique du collège, les enseignantes conduisent depuis 2 ans une action sur la diversification des choix.

La première étape, conduite faute d’un financement pour l’atelier scientifique qu’elles envisageaient, a consisté à réaliser un film vidéo avec 2 classes de 4ème, Stop au sexisme, récompensé par le 1er Prix régional du concours Buzzons contre le sexisme. En 2012, la projection du film à l’ensemble des élèves a permis des interventions dans les classes de 3ème sur le thème des stéréotypes sexués. Un travail de réécriture des documents des élèves pour leurs stages en entreprise en a résulté. Les enseignantes ont également organisé des stages de découverte des métiers dans une dizaine d’entreprises locales, en associant les élèves en binômes filles-garçons. Enfin, le forum des métiers de l’établissement a été transformé pour permettre à chaque métier d’être représenté par un binôme mixte.

Le projet a retrouvé cette année sa vocation scientifique, avec un atelier (par équipes mixtes) de construction d’un chauffe-eau à énergie solaire pour les toilettes de l’établissement : l’occasion pour les filles de mettre concrètement la main à la pâte des travaux traditionnellement réputés masculins. Le projet a été inscrit au programme international Humanité, Eau, Paix qui s’attache aux questions liées à l’eau et au développement. Mais l’initiative demandait à être intégrée dans le temps d’enseignement imparti aux apprentissages : « Pour le film, précise Christel Révellat, l’heure de vie de classe par quinzaine a pu être mobilisée, ainsi qu’une partie du temps d’enseignement du professeur d’arts plastiques, impliqué dans le projet. Mais cette année, pour le projet Humanité, Eau, Paix, il fallait utiliser des heures d’enseignement scientifique ! Loin d’être du temps perdu, les élèves ont beaucoup appris dans ces activités, et peut-être mieux qu’en cours traditionnel. »

Plus qu’à patienter jusqu’à l’intervention du plombier qui doit effectuer les derniers raccordements du chauffe-eau, et l’appareil pourra prendre du service, témoin durable d’un projet qui ne néglige pas la réalité concrète du quotidien.

Jeanne-Claire Fumet