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A Grenoble, où le Tour de France du numérique pour l’éducation s’est arrêté le 22 mai, grâce aux échanges avec les enseignants, on peut constater que le numérique, parfois synonyme d’isolement, accusé de couper de la réalité, peut aussi faciliter la communication. C’est un outil précieux qui peut créer des liens à l’intérieur du système éducatif mais aussi vers l’extérieur. Des ponts bien réels qui permettent de passer au dessus de certaines incompréhensions liées aux différences.

Catherine Vivalta, professeure d’Espagnol en collège, entourée de plusieurs collègues, porte un projet interdisciplinaire qui consiste en un échange de pratiques scientifiques ente la France et l’Espagne. L’objectif de l’action est de faire connaître aux élèves de chaque pays, les ressources énergétiques de leur bassin de vie, les enjeux économiques sociaux, politiques et environnementaux de leur utilisation. Grâce à l’utilisation de la plate-forme virtuelle eTwinning, les élèves peuvent échanger autour de leurs travaux. Ils vont aussi réaliser un projet technologique concret et le communiquer aux correspondants : En France, construction d’une voiture à pile hydrogène alimentée par une éolienne et, en Espagne, construction d’une voiture à alimentation solaire. L’aboutissement est de ce programme est un voyage en Espagne enfin d’année scolaire. « L’intérêt premier est de rendre les élèves autonomes par rapport à leurs apprentissages. Ils ont une grande fierté à proposer des documents dans le cadre de l’échange avec leurs camarades en Espagne. Le projet évolue tous les ans et, l’année prochaine, les élèves s’engageront pleinement dans un projet solidaire en lien avec l’unicef. »

Florian Colombat, professeur d’EPS en collège, a choisi d’utiliser les tablettes durant ses cours. Ce support, grâce à l’ergonomie due au tactile, à sa simplicité d’utilisation, s’intègre aisément dans les pratiques. La légèreté et la mobilité font également de ce type d’appareil un atout majeur en EPS. On peut le déplacer sans soucis dans les groupes d’élèves, en extérieur et intérieur. L’utilisation des tablettes permet d’intervenir très rapidement lorsque l’on identifie un problème à résoudre, un défaut… L’apport de l’image permet une visualisation du problème par l’élève et c’est une aide précieuse pour l’enseignant. Cela permet également à l’enseignant de gagner du temps de pratique physique contrairement aux idées reçues car on enseigne de manière plus efficiente. « L’utilisation des tablettes par 2 élèves atteints de myopathie s’est révélée très riche. En effet, ces élèves étaient « dispensés » d’EPS et ne participaient pas aux cours. Avec les tablettes, ils ont été intégrés rapidement aux leçons d’EPS. Ils sont des personnes ressources vers lesquelles se tournent les élèves quand ils veulent être pris en photo/vidéo. Ils participent donc activement aux cours et leur intégration dans la classe s’en trouve facilitée car ils suivent également leurs camarades en EPS ! »

Myriam Collet, professeure des Ecoles, a crée un blog http://sipapasavait.blogspot.fr . L’objectif de l’action est multiple. Il s’agit de créer un véritable lien de confiance entre les familles et l’école, expliquer le travail réalisé en maternelle par les élèves et leur professeur, donner à voir et à comprendre les programmes de l’Education Nationale. Grâce à un ton adapté, cet outil de communication favorise un regard positif des parents sur la scolarité de leurs enfants. « D’excellents retours, 20 familles sur 26 me parlent du blog mais ne se « risquent » pas encore à commenter… Certaines vont le voir chez des voisins…Des parents sereins… Une classe sereine… »

Christine Hainaut, professeure des Ecoles, s’est lancée avec une école Polonaise dans un projet eTwinning nommé « Culture Box ». Chaque trimestre les classes polonaises et françaises préparent un colis surprise contenant 10 objets, préparent des rallyes numériques, des promenades numériques, qui parlent de leur culture, de l’endroit où ils vivent ; ensuite, il y a un échange via skype. Grâce à cet échange de boite, les élèves découvrent la vie d’un enfant à Varsovie et la Pologne. « Le bilan est extrêmement positif, les élèves sont très investis et progressent en vocabulaire, en éducation civique, en autonomie et en culture générale. »

Les nouvelles technologies modifient notre manière de communiquer, de travailler. Elles ont permis à ces 4 collègues d’être des « bâtisseurs de ponts » ! Ainsi, le numérique peut parfois abolir les distances et permettre d’inventer un nouvel espace relationnel.

La prochaine étape du TDF du numérique pour l’Education se tiendra, le 29 Mai, à Besançon, puis le 5 juin à Amiens. Une nouvelle chance pour vous de « frotter et limer votre cervelle » à celle des enseignants innovants invités par le Café Pédagogique.

Aurélie Badard

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