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Premier baptême pour les nouvelles ESPE (écoles supérieures du professorat et de l’éducation). Présentées parallèlement au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) et à son homologue de l’enseignement supérieur (le Cneser), elles ont connu un sort divergent. Les ministres devront donc arbitrer entre ces votes contradictoires pour préparer leurs arrêtés.

Vincent Peillon a présenté le 17 juillet au CSE les trois arrêtés fixant le cadre national des formations dispensées dans les masters « métiers de l’enseignement », les modalités d’accréditation des ESPE et la création et l’accréditation des 27 ESPE. Il a obtenu des majorités favorables sur ces trois textes.

« C’est une page qui se tourne, la fin de l’époque Darcos ». Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, est visiblement soulagé. « On revient à une formation alternée avec une vraie commande de formation correspondant aux problématiques de la refondation : le socle etc. ». C’est presque les termes de Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, qui y voit « un retour positif à une formation professionnelle ». Mais les deux syndicats voteront différemment. Le premier texte sur le cadre national des formations a été adopté par 34 voix (Fcpe, Unsa, Sgen, Unef) contre 12 (Snes, FO, Fage, Snesup). Il y a eu 11 abstentions dont le Snuipp. Si le Se Unsa vote pour « même s’il y a des bémols et des difficultés », le Snuipp estime que le texte ne va pas assez loin. Dans la seconde année de master le stage à mi temps en classe ne compte que pour 20 ECTS sur les 60 de l’année. Le Snuipp en voudrait 30. Mais c’est cette dimension professionnelle qui est critiquée au Cneser.

Le second texte sur les modalités d’accréditation des ESPE a été voté par 29 pour, 5 contre(sud, snesup ) et 17 abstentions (snuipp, snes, unef). Au Cneser, il a été rejeté par 32 voix contre et 1 pour. Le 3ème texte sur la création des ESPE a été accepté par 34 voix pour au CSE et 20 pour et 13 contre au Cneser.

Au final, 27 Espe verront le jour à la rentrée : Aix Marseille, Besançon, Bordeaux IV, Caen, Cergy Pontoise, Clermont Ferrand II, Corse, Dijon, Grenoble I, Limoges, Lorraine, Lyon I, Nantes, Nice, Orléans, Paris Iv , Paris XII, Poitiers, Reims, Réunion, Rouen, Strasbourg, Toulouse II. S’y ajoutent 3 Espe dans les Antiles – Guyane. Des arrêtés particuliers régiront les Espe de Lille, Montpellier et Rennes, rattachées à un PRES et non à une université. Cinq Espe seront particulièrement suivies : Grenoble, Toulouse, Paris, Versailles, et les 3 Espe des Antilles Guyane.

Les deux ministères vont devoir maintenant s’entendre sur les modalités d’accréditation et sur le cadre national de formation. Ce sont bien deux univers qui s’opposent : les attentes des enseignants face aux prérogatives des universitaires, le professionnel et le disciplinaire. Ce sont justement ces compétences qui sont décrites dans le « référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l’éducation » publié au Journal officiel du 18 juillet. Si la maitrise des savoirs disciplinaires est la première compétence des enseignants, 18 autres définissent le métier.

F. Jarraud

Le référentiel des compétences des métiers du professorat

Les votes au Cneser sur Sauvons l’université