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A peine nommé, Benoît Hamon fait-il encore partie du gouvernement ? Avec Arnaud Montebourg, ministre de l’économie, le ministre de l’éducation nationale a lancé le 24 août quelques phrases bien senties sur la politique gouvernementale. Un positionnement qui devrait intéresser els lecteurs du Café pédagogique parce qu’il n’est pas sans avantages et sans inconvénients pour l’Ecole.

Selon Le Parisien, B Hamon aurait déclaré « Arnaud et moi ne sommes pas loin des frondeurs.. On ne peut pas fronder dans le gouvernement mais cela ne signifie pas qu’on ne va pas dire des choses.. A Frangy, ce ne sont pas juste deux leaders de l’aile gauche qui s’exprimeront, ce sont deux ministres et pas n’importe lesquels, celui de l’Economie, chargé de la Redistribution et de la Production, et celui de l’Education nationale, chargé de lutter contre les inégalités à l’école », aurait ajouté B Hamon. Ainsi apparait une nouvelle facette du ministre. Après le humble « pédagogue usineur », on avait vu apparaitre le gestionnaire. Au détour d’un projet de texte, le ministre dégageait 2 milliards d’économies… Voilà maintenant le ministre frondeur c’est à dire en campagne politique permanente. Une situation qui n’est pas sans conséquences pour l’Ecole.

L’Ecole a déjà perçu les bénéfices des bonnes relations entre B Hamon et A Montebourg. Après des années difficiles pour les projets numériques de l’Education nationale, B Hamon a mobilisé son alliance avec le ministre de l’économie pour son nouveau plan numérique. Le programme s’insère dans les « 34 plans de la nouvelle France industrielle » pilotés par Bercy. Parmi eux, le plan « e-Education » est crédité par Arnaud Montebourg de 700 millions d’euros. Au ministère on préfère dire que le plan se situera entre 700 et 800 millions, tous les arbitrages n’ont pas été faits. Une somme considérable et qui n’entame pas le budget de l’Education nationale.

Mais l’Ecole pourrait bien aussi toucher les contre coups de la position de B Hamon. Alors que le gouvernement cherche de tous cotés comment atteindre les 50 milliards d’économies qui alimentent la fronde, l’Education nationale et son budget de 60 milliards sont en principe protégé. Mais ce privilège s’affaiblit en se prolongeant. Il était justifié quand l’Education nationale était la priorité gouvernementale et son ministre le numéro 2 du gouvernement. Même si F Hollande a encore récemment cité la priorité éducative, ce n’est clairement plus le cas. Si le ministre de l’éducation nationale se montre frondeur, l’Elysée pourrait bien fronder le ministère…

François Jarraud

Le Parisien

Plan numérique