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On a rarement l’occasion de voir en une journée résumée les problématiques d’une question centrale du système éducatif. Entre la « grande mobilisation », le rapport du Cnesco et le comparateur de L’Etudiant, le 22 janvier éclaire la question de la lutte contre la ségrégation : ce sera difficile.

Le Cnesco montre de façon éclairante la nécessité d’oeuvrer à réduire la ségrégation scolaire. Son étude établit scientifiquement l’existence d’un apartheid scolaire en France. C’est la première bonne nouvelle de ce 22 janvier. L’autre c’est la volonté ministérielle de s’attaquer à la sectorisation des collèges. N Vallaud-Belkacem se doute probablement qu’en pleines élections cantonales la tâche ne sera pas aisée.

Ce sera difficile d’affronter le désir légitime des parents d’offrir le « meilleur collège » à leur enfant. Ce qui veut dire que cette politique ne sera possible que si elle est accompagnée d’un réel soutien de l’institution aux collèges en difficultés. En principe c’est ce que devrait permettre la nouvelle politique d’affectation des moyens. La dotation horaire des établissements devrait tenir compte des inégalités sociales, promet l’entourage ministériel. Mais il est encore trop tôt pour savoir comment les recteurs appliqueront cette mesure. Ils auront de toutes façons à faire face à des mouvements qui peuvent bloquer l’application de cette politique.

La publication par L’Etudiant du comparateur des collèges ne montre pas seulement une banalisation de la mise en concurrence des établissements scolaires. Elle montre aussi que l’institution scolaire a été peu soucieuse de la mixité sociale au point de se donner à elle même ce coup de poignard dans le dos.

Réduire les inégalités scolaires demandera donc de la pugnacité et de la persévérance pour un résultat pas forcément populaire et de toutes façons à long terme. Voilà ce qui attend la minsitre.

François Jarraud