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 » Un nombre croissant de pays s’accordent à reconnaître qu’un enseignement et une formation professionnels de qualité peuvent contribuer de façon déterminante à leur compétitivité économique. Dans le deuxième cycle du secondaire, les filières d’Enseignement et Formation Professionnelle (EFP) sont plus fortement corrélées à l’employabilité que les filières générales », reconnaît une étude de l’OCDE publiée cet été. Mais l’enseignement professionnel traine une image négative qui rend difficile les poursuites d’études. Selon l’OCDE c’est plus vrai en France qu’ailleurs.

Quand on regarde l’importance de l’EFP dans les pays de l’OCDE on observe deux extrêmes. D’un coté le Canada, le Japon ou la Corée où l’EFP est très peu développé. De l’autre, la Belgique, la Finlande, la Suisse, la Chine, l’Allemagne où il domine l’enseignement. La France se situe en position médiane.  » Globalement, en 2012, dans plus d’un tiers des pays de l’OCDE, le pourcentage d’élèves suivant une filière préprofessionnelle ou professionnelle représentait plus de 50 % des effectifs totaux du deuxième cycle du secondaire », note l’OCDE.

Ces pays là ont souvent associé formation professionnelle et apprentissage, note l’OCDE, pour améliorer les débouchés des jeunes.  » Dans certains systèmes, l’apprentissage en milieu scolaire est largement combiné à un apprentissage en milieu professionnel. Ces systèmes de « double formation » s’observent par exemple en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Hongrie, aux Pays-Bas, en République slovaque, en République tchèque et en Suisse. En plus d’offrir aux élèves la possibilité d’acquérir des compétences valorisées dans le monde du travail, l’apprentissage en milieu professionnel permet de développer des partenariats entre les secteurs public et privé, et d’impliquer les partenaires sociaux et les employeurs dans le développement des filières d’EFP, souvent par le biais de la définition des cadres de leurs programmes d’enseignement. Un système d’EFP offrant une composante bien intégrée d’apprentissage en milieu professionnel peut ainsi faciliter la transition entre l’école et le monde du travail. »

Le point faible de l’EFP reste la poursuite d’études.  » Moins de 15 % des jeunes obtenant un diplôme à l’issue d’une filière professionnelle du deuxième cycle du secondaire poursuivent ensuite leurs études dans l’enseignement post-secondaire. Dans certains pays, ce constat s’explique par le fait que ces élèves trouvent un emploi directement à l’issue de leur formation professionnelle du deuxième cycle du secondaire. Dans d’autres cas, toutefois, cette situation est imputable au fait que les élèves suivant une filière d’EFP dans le deuxième cycle du secondaire rencontrent des difficultés pour poursuivre leurs études. » La remarque est particulièrement vraie pour la France.

La question de la qualité des formations en EFP est posée par l’OCDE. Les diplômés de l’EFP ont à la fois plus de chances d’avoir un emploi et plus de chance d’être ni en emploi ni en formation que les autres. « Il est essentiel d’améliorer la qualité des filières d’EFP pour contrer l’image négative qu’elles véhiculent dans de nombreux pays et créer davantage de possibilités pour la poursuite des études », estime l’OCDE. Pour cela il appelle le spartenaires sociaux à prendre plus de place dans l’EFP.  » Les partenaires sociaux peuvent s’impliquer aux différents niveaux des systèmes d’EFP, du secondaire à l’enseignement supérieur, afin de développer les possibilités d’apprentissage en milieu professionnel et de renforcer la flexibilité des dispositifs de formation pour en faciliter l’accès aux adultes ayant déjà des obligations professionnelles et familiales ».

Etude OCDE