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Responsable départemental PEEP dans la Loire, Norbert Cordier a un enfant en lycée. Il témoigne des relations difficiles avec l’éducation nationale, surtout dans les établissements, et demande un changement de regard sur les parents.

Vous représentez les parents d ‘élèves dans un lycée, quels problèmes rencontrez-vous ?

Le premier c’est l’heure des conseils de classe. Au mieux c’est à partir de 17 heures. Mais au 3ème trimestre par exemple ils vont s’étaler toute la journée. Les parents s’engagent volontiers au primaire. Mais quand je cherche des parents au collège et au lycée, j’ai beaucoup de mal. Dans la situation économique actuelle ce n’est pas simple de se libérer trois fois par an sur le temps de travail.

Cette situation évolue-t-elle positivement ?

Je suis catégorique. Ca ne s’arrange pas. DE plus en plus d’établissements mettent les conseils de classe entre 16 et 18 heures. Visiblement les proviseurs se passent le mot puisqu’ils ne se font pas taper sur les doigts. On m’oppose le fait que le calendrier est contraint.

Etes-vous entendus lors des conseils de classe ?

Ce sont des réunions très formelles où il y a peu d’échanges. En général un conseil pédagogique a lieu avant le conseil de classe sans les parents. Le conseil va vite et nous n’avons pas les notes des trimestres précédents qui permettraient de se faire une idée devant des cas qui ont déjà été étudiés.

D’autres difficultés ?

Il y a le problème des élections. Certaines directions préfèrent travailler avec des parents indépendants. Les parents qui appartiennent à une fédération ont plus de ressources pour faire remonter les difficultés. Il y a aussi lors des élections le refus de faire les photocopies électorales.

Comment expliquez vous cette situation ?

Les parents sont considérés comme des élèves ou comme un moindre mal. Mais nous défendons l’école publique. On voudrait être un maximum bien pour elle ! Par exemple quand je fais remarquer au Dasen que depuis la réforme des rythmes les parents me disent que les enfants sont plus fatigués, il me répond que les parents les laissent trop regarder la télé le soir. Parce que les parents les laissent davantage regarder la télé depuis la réforme ? Les parents savent très bien contrôler le temps passé devant la télé. Il vaudrait mieux travailler avec les parents que tenir ce genre de propos.

Vous attendez quoi du décret en préparation ?

Faire reconnaitre un statut de parents délégué c’est un combat qui dure depuis 30 ans. On est en train de faire un pas et on s’en contente. Mais ce n’ets pas vraiment satisfaisant car les problèmes les plus importants se rencontrent sur le terrain des établissements et non dans les instances départementales ou nationales.

Propos recueillis par François Jarraud