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A quelques jours de la journée de grève et de manifestations contre la réforme du collège, où en est l’intersyndicale ? Qu’est ce qui justifie à ses yeux le mouvement ? Quelles prévisions fait-elle sur le mouvement et son avenir ?

Finalement ils sont tous là. Réunis autour d’une vaste table le 21 janvier, le Snalc, le Snes, FO, Sud, la CGC, la Cgt, le Sundep, le Sncl. A quelques jours de la journée de grève du 26 janvier, ils font le point sur le mouvement.

Quelles prévisions pour le 26 ?

« Ce qui se passe en formation montre la détermination des enseignants », estime Frédérique Rolet, co secrétaire générale du Snes. Des propos confirmés par Jacques Paris, secrétaire général de Fo éducation, qui évoque « un mouvement de fond ». François Portzer, président du Snalc, attend une manifestation parisienne moins importante que la manifestation nationale du 10 octobre. Celle ci avait réuni entre 8 000 et 15 000 personnes. Mais des manifestations sont prévues dans toute la France.

Pour l’intersyndicale le fait que le mouvement ait lieu en même temps qu’une journée d’action générale de la Fonction publique, ne pose pas de problème. A Paris le cortège partira à 13h30 de Port Royal avant de rejoindre la manifestation fonction publique qui partira à 14 heures de Montparnasse. Si on pourra évaluer la taille de ce cortège ce ne sera pas le cas en province où les manifestations seront mêlés. On ne pourra pas plus distinguer les grévistes anti réforme des autres. Le Snes annonce une forte mobilisation à Rennes, Aix Marseille, Lille , Montpellier, Toulouse et Grenoble.

Des motifs confus

C’est sur les raisons du mouvement que les positions de l’intersyndicale semblent moins assurées. La réforme du collège va-t-elle supprimer des postes ? Les réponses sont contradictoires. D’autant que les principaux auraient consigne de ne pas dévoiler les dotations horaires avant le 26 selon l’intersyndicale.

« Le ministère affiche qu’il n’y aura pas de baisse de moyens, qu’au minimum ils resteront les mêmes » », explique F Rolet. « La réforme ne va pas générer d’économie. Ca retse en gros pareil. Mais les moyens seront utilisés différemment dans les établissements. Dans mon collège les dédoublements de SVT et technologie sont supprimés. « . Le Snes signale quand même à Rennes un recalcul de la DHG défavorable aux établissements. « Il y a un tour de passe passe : on stabilise les moyens au collège mais on dégrade ceux du lycée », avance Philippe Martinais (Sud). « Le maintien des moyens au collège est un subterfuge pour calmer les esprits. On les reprendra l’année suivante », avance le Sncl. Une idée partagée par le Snalc. « C’est de l’enfumage. On va remettre des classes bilangues cette année mais elles ne seront pas poursuivies en 5ème ».

L’autoritarisme de la ministre

Là où la position est plus claire c’est sur les relations avec le ministère. « On dénonce le coté autoritaire de cette réforme », dit Jacques Paris, secrétaire général FO éducation. « Les sydnicats ne sont pas reçus ». Ses collègues approuvent. « On est face au mépris de la ministre » estime F Portzer. »Il n’y a plus de dialogue avec les syndicats », explique P Désiré, secrétaire général Cgt Education. A quelques mois des présidentielles, la fermeté ministérielle face aux syndicats semble aujourd’hui réunir l’intersyndicale.

François Jarraud