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Travailler contre les discriminations en classe est utile. Ca peut aussi devenir un acte qui engage vraiment les élèves. C’est ce que montre le travail de Valentina Castillo-Munoz. Dans son petit lycée de Confolens (16) elle a su mobiliser ses collègues et ses élèves pour une découverte culturelle et humaine de l’autre.

« Ce qui est bien dans ce lycée, c’est que c’est un petit lycée. On se connait bien ». Professeure d’espagnol au lycée E Roux, Valentina Castillo-Munoz plante d’emblée le point fort de son projet pédagogique : la capacité que peut avoir une équipe pédagogique réduite à franchir les barrières traditionnelles. Et quand on travaille sur la discrimination, c’est plutôt en accord avec le thème.

Un projet d’équipe

Dans le cadre d’eTwinning, les élèves de seconde de Valentina Castillo-Munoz ont entrepris une recherche et un échange sur les discriminations avec des lycéens napolitains. Mais ce travail s’est inséré dans un projet d’équipe qui a poussé les élèves à se surpasser.

Mené en accompagnement personnalisé (AP), le projet a mobilisé M Baudot, le professeur de philosophie, comme M Brunet le professeur d’histoire-géo ainsi qu’une artiste plasticienne, Florence La Spada.

Avec le professeur de philosophe, par exemple, les élèves ont joué des pièces de théâtre action qui les a fait vivre des situation de discrimination et de lutte contre elles. Avec l’artiste plasticienne ils ont réalisé une peinture murale sur les discriminations.

En espagnol, Valentina Castillo-Munoz a bien choisi les partenaires italiens. « Les élèves m’ont expliqué que c’était plus facile d’échanger en espagnol avec des italiens car eux aussi font des fautes. C’est moins stressant ».

Travailler autrement

Les élèves ont échangé des mails avec les eleves italiens. Ils se sont surtout investi dans des vidéos qui ont construit le lien avec l’Italie. Dans les vidéos, les élèves se présentent, parlent de leur environnement et bien sur du thème des échanges.

Qu’ont -ils appris ? « Pour beaucoup d’entre eux c’était la première fois qu’ils parlaient avec un étranger. Ce premier contact participait déjà à l’idée du projet, la lutte contre les discriminations », dit Valentina Castillo-Munoz. « Ils ont eu envie de se dépasser. Je l’ai vu par exemple dans la réalisation de la fresque. Ils ne s’en sentaient pas capables. Et ils l’ont fait ».

Et qu’a appris la professeure ? « Sans doute une autre façon de travailler que le cour habituel. Et aussi l’accompagnement. C’est à dire répondre aux besoins des élèves ». Dans cette seconde où l’évaluation se fait déjà par compétences, le cours frontal traditionnel n’est décidément plus la norme.

François Jarraud

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