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« La conduite du changement ne nécessite pas que du pragmatisme. Il faut aussi être capable de donner une vision ». C’est tout l’objectif du rapport dirigé par Son Thierry Ly et présenté par France Stratégie le 22 septembre. Ce service officiel du premier ministre s’est laissé aller à un exercice pas commun : imaginer une école qui choisirait une finalité claire et s’organiserait en fonction d’elle. L’exercice st audacieux et pas inutile. Car le rapport fait remonter des points de convergence comme l’autonomie des établissements.

 » Remettre à plat le contrat entre la Nation et son École suppose de poser, d’une façon transparente et explicite, la question des finalités du système éducatif. C’est précisément ce que le groupe de travail installé à France Stratégie et animé par Son Thierry Ly s’est donné pour objet en préparant le présent rapport », explique Jean Pisany Ferry, commissaire général de France Stratégie.

Le rapport part d’un point de départ : l’école française n’assume pas sa finalité réelle et ses personnels en souffrent. La finalité réelle de l’Ecole, démontre Son Thierry Ly, c’est la sélection des élites.  » Si l’École française semble s’organiser comme un grand terrain de compétition où il revient aux élèves de faire la preuve de leur mérite, c’est avant tout parce que la Nation fait porter à l’École l’essentiel du poids du contrat social méritocratique. La réussite scolaire apparaît comme le principal critère réellement légitime pour mesurer le mérite individuel et donc distribuer les places dans la société. Comme en France « tout se joue à l’école », l’enjeu de la réussite scolaire est tel que l’École ne peut que devenir un lieu de compétition féroce, et le système scolaire le cadre pour garantir l’équité de cette compétition. Toutefois, n’étant pas en mesure d’effacer les déterminismes sociaux qui pèsent sur la réussite scolaire, l’École fait le choix de l’uniformité de l’offre, un pis-aller lui permettant, au moins, de ne pas être accusée de créer des inégalités. En minimisant son impact propre sur la réussite de l’élève, le système scolaire fait en sorte de ne pas être tenu responsable de cette réussite ou de cet échec. », écrit-il.

Alors l’équipe réunie par Son Thierry Ly a imaginé quelles pourraient être les finalités assumées de l’Ecole. Elle en a défini trois sur lesquelles elle a travaillé pour en tirer toutes les conséquences.

Première hypothèse : l’Ecole pourrait être au service de l’économie. On arrive à un système où les formations vont dépendre du tissu économique local.

Seconde hypothèse : une école fondée sur l’accomplissement de la personnalité de chaque élève. C’ets la fin des programmes puisque chaque élève choisit ce qu’il veut apprendre. Il faut à la fois respecter ces choix et émanciper l’élève de l’influence de sa famille. Il faut aussi concilier bien être et niveau d’exigence…

Troisième hypothèse : transmettre une culture commune à tous. La question est de susciter l’adhésion de familles ayant des aspirations différentes dans une culture commune.

La conclusion de ce travail c’est que les trois modèles nécessitent uen autonomie forte des établissements et des équipes pédagogiques. L’établissement doit etre capable de recruter les enseignants pour pouvoir attendre ses objectifs. Il doit pouvoir structurer les cours mais la nation doit évaluer les résultats de l’établissement.

Une recommandation qui est dans l’air mais qui reste à définir : comment associer les enseignants à cette autonomie ?

François Jarraud

Le rapport

Quand une école choisit ses valeurs et s’y tient

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