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“L’enseignement coute 35 milliards de plus dans le public que dans le privé” titre Le Figaro qui annonce un rapport fracassant de l’Ifrap. Cette officine est spécialisée dans la dénonciation de la fonction publique et affiche des positions ultra libérales. Mais sur ce point, l’Ifrap a raison : les Français dépensent environ 55 milliards pour l’enseignement public et seulement 7 pour le privé. Est ce nouveau ? Non. Est ce scandaleux ? Non.

D’abord parce que 80% des élèves sont scolarisés dans le public et seulement 20% dans le privé. Les deux systèmes ne pèsent pas le même poids. Ceci dit, le coût ramené pour chaque élève n’est pas identique : 3 524 € pour un élève du privé. 5 310 € pour un élève du public.

Ces différences tiennent pour beaucoup à un point qui semble avoir aussi échappé au Figaro : le privé est privé. Par conséquent une partie des coûts de fonctionnement est prise en charge par les parents des élèves. C’est ce qui justifie qu’ils payent une mensualité à l’établissement privé. C’est le cas notamment de l’encadrement des établissements, de la surveillance qui sont réalisés par du personnel privé.

Les enseignants du privé sous contrat, même s’ils sont des agents de service public, est le régime général. Il est moins avantageux et moins couteux que celui des fonctionnaires. Enfin la composition du corps enseignant n’est pas la même dans le privé. On va y trouver davantage de contractuels, moins d’enseignants des corps les mieux rémunérés, davantage de femmes et de temps partiels, tous facteurs qui jouent à faire baisser le coût.

Dans son étude venimeuse l’Ifrap dénonce des milliers de postes d’enseignants qui ne sont pas devant élèves dans le public. C’est vrai ! Des milliers de postes sont absorbés par la formation initiale des enseignants que le ministère a remis sur pieds. Et dont bénéficient les enseignants du privé…

Ce que recommande au final l’Ifrap c’est pour économiser de privatiser totalement l’enseignement et de le catholiciser. Pas sur que les Français soient d’accord. Pas sur non plus que ce soit le voeux des parents d ‘élèves du privé…

Article du Figaro