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Une grève le jour de la rentrée a-t-elle une chance ? Surtout quand c’est le 5ème jour depuis le début de l’année scolaire ? Le collectif « Touche pas à ma zep » veut y croire et appelle à une grève « reconductible » les 90 lycées qui l’ont rejoint.

Une semaine d’actions

« Cette annonce de la ministre n’est que de la poudre aux yeux. Les moyens accordés sont dérisoires et ils ne sont que temporaires ». Le collectif « Touche pas à ma zep » n’en démord pas. Il convoque ses troupes le 3 janvier pour une manifestation parisienne qui devrait être suivie de deux journées d’actions le 4 et le 5 janvier.

Constitué par des militants de lycées sortis de l’éducation prioritaire ou qui demandent à y entrer, le collectif bénéficie du soutien de nombreux syndicats : le Snes, Sud, la Cgt , FO et même le Sgen Cfdt Provence Alpes.

Pour une autre réforme

Il veut obtenir la publication d’une carte « élargie » de l’éducation prioritaire avant les élections. C’est à dire l’entrée dans l’éducation prioritaire des lycées ex zep et de nouveaux lycées « qui devraient légitimement y entrer ». C’est ce que le collectif veut dire par « carte élargie ».

En même temps le collectif n’est pas en accord avec la réforme des Rep et Rep+. Il demande « un statut unique » de l’éducation prioritaire. Et donc un seul système d’aide aux établissements c’est à dire « donner plus de moyens à ceux qui ont le moins » avec « un label contraignant » les garantissant et « la stabilisation des équipes par la reconnaissance des conditions particulières d’enseignement et d’exercice ». Au passage la dimension pédagogique de la réforme actuelle est mise au second plan. C’est une autre réforme de l’éducation prioritaire qu’attend le collectif.

Des gestes ministériels

La ministre a pourtant fait des gestes devant la succession des grèves. Elle a annoncé en décembre la création de 450 postes à la rentrée 2017 dans les lycées défavorisés. Un décret publié au JO du 30 décembre a confirmé l’engagement du maintien jusqu’en 2019 de la bonification indiciaire accordée aux lycées ex zep. Une mesure étendue également aux enseignants des rep et rep+.

Mais rien ne semble y faire. Le collectif a suscité 5 grèves en 2016, dont deux en novembre avec un succès mitigé. Il tente à la rentrée son va-tout.  » Il nous faut insister encore et instaurer un dernier rapport de force »…

François Jarraud

Le site du collectif

Au JO décret pour rep rep+

Au JO décret pour lycées ex zep et politique ville