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« Un établissement marqué par de très fortes inégalités sociales et fréquenté majoritairement par des descendants d’immigrés ne comptera pas plus d’élèves éloignés des valeurs transmises par l’école qu’un lycée socialement et ethniquement plus mixte », affirme l’Injep à la suite d’uen étude portant sur 7000 lycéens. « Qu’il s’agisse de l’orientation passée ou à venir, ou de la facilité espérée à trouver un emploi au cours de leur vie professionnelle future, les élèves des lycées très populaires ne se distinguent pas des autres lycéens. Par ailleurs, le fait d’être dans une situation sociale plus fragile ne semble pas altérer l’optimisme et la faculté à se projeter à un niveau supérieur. Ce sont en effet les élèves des lycées très populaires qui considèrent plus souvent que les autres l’école comme utile pour leur vie future (78 % contre 75 %) et qui envisagent très majoritairement une situation future meilleure que celle de leurs parents (66 % contre seulement 39 % pour les élèves des lycées mixtes socialement). S’il existe de très fortes inégalités sociales, celles-ci n’amènent pas les élèves à minorer le rôle de l’école comme moyen d’ascension sociale. Au contraire, on observe ici de nombreux élèves des quartiers populaires déterminés à tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le système scolaire ».

L’étude montre aussi un plus fort sentiment d’injustice dans le traitement vécu à l’école dans les établissements populaires. Un sentiment ressenti plus fortement par les élèves issus de l’Afrique subsaharienne, puis par ceux originaires d’outre-mer en ensuite par les jeunes d’origine maghrébine. C’est chez ces jeunes vivant un sentiment de frustration que le risque de radicalisation existe.  » La croyance en l’idéal républicain d’égalité des chances se fissure encore davantage dans les territoires les plus précarisés. Mais nous l’avons souligné, cette critique ne débouche pas systématiquement sur des postures radicales. Elle donne aussi à voir un puissant désir de réussite et des ambitions personnelles toujours aussi fortes pour surmonter les nombreuses injustices ressenties : « Moi, ma politique, c’est réussir. Quand je vais réussir pour moi, c’est là que j’aurai fait ma politique ».

Etude Injep