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 » Le SE-Unsa se félicite d’avoir enfin obtenu un agenda social 2018-2019… La méthode, les sujets et la philosophie générale sont ceux que souhaitait le SE-Unsa ». Dans un communiqué du 16 mai, Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, se félicitait de l’agenda social proposé par le ministère aux organisations syndicales. Or cet agenda reprend les chantiers du ministre. Il est conforme aux déclarations de JM Blanquer sur les réformes statutaires et de gouvernance qu’il a annoncé. Alors en quoi cet agenda est-il positif ? Cinq questions à Stéphane Crochet.

Dans un communiqué, le Se Unsa se félicite de la méthode et de la philosophie de l’agenda social fixé avec le ministère. Pourquoi ?

La méthode c’est déjà d’avoir un agenda social, une planification, au lieu d’apprendre les choses petit à petit et d’analyser les propos du ministre pour voir ceux qui ne disparaissent pas. C’est aussi le fait qu’en amont de l’agenda, toutes les fédérations syndicales présentes au Comité technique ministériel ont été reçues pour exprimer leurs demandes.

La philosophie c’est le fait que les relations humaines soient au coeur de l’agenda. Aujourd’hui la gestion des personnels ne prend pas en compte les individus. Ceux ci n’ont pas d’interlocuteur humain pour échanger.

Le ministre et le Directeur des ressources humaines du ministère souhaitent passer à une nouvelle forme de gestion. Par exemple ils posent la question de la mobilité et de la seconde carrière.

Le ministre a exprimé le souhait de confier le recrutement des enseignants aux chefs d’établissement. Vous en pensez quoi ?

On verra bien. Aujourd’hui la fonction Relations humaines est loin des enseignants du second degré, au rectorat. C’est une gestion très administrative et personne ne va au rectorat quand il a un problème. C’est le cas aussi de la gestion dans le premier degré même si elle est un peu plus proche. On est pour compléter la formation RH des personnels administratifs en charge de ces sujets pour avoir de vraies compétences RH dans l’administration même locale.

Concrètement on a un sujet par exemple avec le suivi de la mise ne place de la classe exceptionnelle. Le calibrage 80-20 entre les deux viviers ne convient pas. Voilà un sujet mis à l’agenda. Un autre sujet c’est la direction d’école : on souhaite que ce sujet soit ouvert et il est à l’agenda.

On est satisfait de cela mais on est pas dans un optimisme béat sur les conclusions de l’agenda. On a enfin une feuille de route.

Mais la revalorisation est absente de l’agenda…

Le transfert prime point, le nouvel échelon hors classe sont validés et pas remis en cause. On n’est pas à l’abri d’un nouveau report des accords PPCR mais cela dépasserait l’éducation nationale.

La prime Rep+ est évoquée dans l’agenda. Mais qu’en sera -t-il ?

On a demandé à ce qu’elle soit protée à l’agenda. C’est une promesse du candidat Macron que le ministre a repris. Elle est à l’agenda 2018. Peut-être la prime sera-t-elle au budget 2019. Jusque là on n’avait pas de réponse. Le sujet était éludé. Maintenant il est inscrit.

Votre soutien à cet agenda est compatible avec l’entrée de l’Unsa dans l’intersyndicale Fonction publique ?

Le sujet Fonction publique se place dans un cadre interministériel. Les fonctionnaires, dont les enseignants, sont maltraités par la Fonction publique qui gèle le point d’indice, établit le jour de carence et ouvre des chantiers inquiétants, sans perspective positive pour les fonctionnaires. On participe à ce mouvement du 22 mai car c’est bien en pesant sur la fonction publique qu’on pourra obtenir des marges pour l’éducation nationale. On demande par exemple une prime remplaçant les versements faits pour les corrections du bac dans le cadre du nouveau bac.

Avec l’agenda il y a une table de négociations. On dit « chiche ». Entrons en discussions.

Propos recueillis par François Jarraud

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