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Les élèves des quartiers populaires sont-ils discriminés dans Parcoursup ? C’est la question que pose avec force S Troussel, président de la Seine Saint-Denis. Il demande la publication des algorithmes locaux et des statistiques académiques.

« Les commentaires désabusés ou affolés se multiplient sur les réseaux sociaux et dans nos permanences d’élus. Ils laissent apparaitre une opacité totale sur les critères de choix. Ils laissent même penser que le slycéen.ne.s qui viennent des quartiers populaires pourraient être les premiers touchés par la vague de refus ou de mise en attente ». Dans une lettre ouverte adressée à F Vidal, Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine Saint-Denis demande à la ministre « de rendre public les algorithmes locaux » et de « rendre publics les chiffres par académies » et d’assurer une transparence sur Parcoursup.

« Le sentiment se répand que les élèves des quartiers populaires ont été désignés comme remplaçants dans Parcoursup » , explique t-il dans Le Parisien.

Son initiative est relayée à l’Assemblée par George Pau-Langevin.  » Désormais, en pleine période de préparation du baccalauréat, les jeunes doivent se connecter tous les jours pour voir s’ils sont passés de 3000ème à 2900ème sur la liste d’attente. Être relégués à la fin du classement porte fortement atteinte à l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Comme on pouvait le craindre, les bons élèves des bons lycées sont rapidement fixés sur leur sort, mais les autres, dans les quartiers populaires, restent dans l’expectative. Quel coup on leur porte ! La plateforme Parcoursup est en train de devenir un outil de sélection à leur encontre », affirme t-elle dans une question à la ministre le 29 mai. C’est JM BLanquer qui lui répond  » Je vous invite à en reparler au mois de juillet, quand tout sera achevé.. Vous défendez le tirage au sort,

nous défendons l’intérêt général ».

Une pirouette qui cache mal la difficulté du gouvernement. F Vidal semble hors circuit et JM Blanquer chargé d’éteindre l’incendie. Le matin même du 29 mai il a traité de « menteur » un enseignant du lycée P Valéry de Paris qui affirmait que 27% de ses élèves avaient une proposition. Or un document du lycée du 24 mai publié par la Fcpe donne ce chiffre.

Le gouvernement s’est opposé à la publication des algorithmes locaux, ceux qui fabriquent en réalité le tri en arguant du secret des jurys. Il va lui être beaucoup plus difficile de ne pas publier des données académiques (très générales) et d’éviter celle des lycées. Au 29 mais seulement 200 000 des 800 000 inscrits avaient accepté une proposition. 250 000 n’en avaient aucune. 21 000 ont démissionné de Parcoursup.

A l’Assemblée