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« La mixité sociale c’est à l’école de la faire ». Interrogé par le Café pédagogique, Louis Boyard, président de l’UNL et organisateur de la journée de manifestations du 3 décembre, fixe les objectifs et les prochaines étapes du mouvement. Il appelle à une autre politique éducative financée par l’argent prévu pour le SNU.

Quel bilan faites-vous de cette journée de mobilisation ?

C’est une journée très positive. Après notre appel qui avait touché 250 lycées vendredi, nous en avons mobilisé plus de 300 aujourd’hui. Le 7 décembre nous souhaitons toucher tous les lycées.

Le mouvement lycéen s’est rapproché de celui des gilets jaunes. C’est une bonne chose ?

Notre mobilisation s’inscrit dans une mobilisation globale celle des gilets jaunes. La question pour nous n’est pas de savoir si on porte un gilet jaune ou pas. Ce qui est important c’est d’exprimer la colère dans la rue. Car c’est comme cela que l’on améliore le rapport de forces.

Que demandez vous ?

On veut que le gouvernement ouvre des places en université pour mettre fin à la sélection. La sélection actuelle avec Parcoursup discrimine certains lycées ou certains bacs. On ne veut pas du lycée à la carte imposé par la réforme où les lycées ne pourront pas offrir les mêmes enseignements partout. Cela accroit les inégalités. On ne veut pas non plus du controle continu au bac. On demande aussi que la réforme du lycée professionnelle soit revue.

Enfin on demande que le Service national universel (SNU) soit annulé. Ce n’est pas au SNU de nous éduquer ou d’assurer la mixité sociale. C’est à l’Ecole de la faire. On demande que le budget prévu pour le SNU, 3 milliards, soit versé aux lycées.

Il y a eu de nombreux incidents aujourd’hui. Vous allez continuer les actions ?

On a lancé un appel et nous avons donc une part de responsabilité dans ces incidents. On a lancé un appel au calme. Mais on comprend les violences qui résultent de la colère des lycéens. Une seule personne peut mettre fin aux violences. C’est Emmanuel Macron, s’il veut bien répondre à nos demandes. Plus il méprise la communauté éducative, plus le mouvement se durcira. J’en appelle au sens des responsabilité du gouvernement pour mettre fin à ces violences.

Serez vous reçu par le gouvernement ?

J’ai été contacté. Je vois ce soir (3 décembre) le cabinet de G Attal (secrétaire d’Etat auprès de JM Blanquer). Je serai reçu par le gouvernement dans la semaine.

Quelle prochaine étape pour votre mouvement ?

On appelle à une journée de mobilisation le 7 décembre. D’ici là les lycées peuvent continuer les blocages. On leur demande surtout de s’organiser pour le 7 décembre. Le mouvement est parti pour durer et la journée du 7 décembre sera une très grosse journée d’actions.

Propos recueillis par François Jarraud