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« A ce jour, la plus grande incertitude règne ! Qui sait comment vont se passer les épreuves ? Certainement pas les personnels, qui comme les parents d’élèves, sont laissés dans l’expectative la plus complète ». Le Snes Fsu publie les résultats d’une consultation réalisée auprès d’un millier d’enseignants sur la première semaine d’octobre. Pour le syndicat, il y a trop d’impréparation du contrôle continu (E3C) pour que les premières épreuves aient lieu début 2020.

Le bilan établi par le Snes Fsu est guère surprenant. Mais il a l’intérêt de mettre quelques chiffres sur ce que l’on perçoit et ce que des acteurs peuvent dire sur ce qui se passe dans les établissements.

Le calendrier des épreuves prévoit une première série au 2d trimestre de 2019-20 pour l’histoire-géo, les langues et les maths (uniquement en série technologique). Puis une deuxième série en juin 2020 pour ces disciplines plus l’enseignement de spécialité abandonné en fin de 1ère . Et enfin une 3ème série d’épreuves en mai – juin 2021 pour l’histoire-géo, les langues, l’enseignement scientifique et les maths (en série technologique). C’est dire que leur préparation ne saurait attendre plus longtemps. Il faudrait que les enseignants aient une vision claire des épreuves très rapidement.

Or ce qu’établit la consultation c’est d’abord l’ignorance dans laquelle sont tenus début octobre les enseignants sur la façon dont vont se dérouler les épreuves du contrôle continu. Au moment de la consultation les enseignants ne disposaient que d’une circulaire publiée en juillet sur la définition des épreuves : calendrier et disciplines concernées, calcul des moyennes de l’examen.

Ainsi 60% des enseignants ne savent pas si les épreuves auront lieu sur des cours banalisés ou si elles seront organisées comme des épreuves d’examen. 18% des professeurs répondent qu’il y aura des cours banalisés et 21% une organisation type examen. On sait que le ministère et le principal syndicat de personnels de direction penchent pour une organisation fluide. Il semble que ce ne soit pas acquis pour le moment. Trois enseignants sur quatre ignorent comment seront organisées les salles lors des épreuve. Sur le choix des sujets, la moitié des enseignants indiquent qu’il sera fait par le proviseur, l’autre moitié par l’équipe pédagogique.

 » Il faut souligner la difficulté à préparer et à entraîner les élèves de 1ère à l’épreuve E3C de janvier alors qu’aucune fiche d’évaluation, aucune indication et aucune banque de sujets n’a encore été transmise en octobre, 3 mois avant la première épreuve du Bac pour ces élèves C’est un flou total pour les collègues et moi. Nous ne savons rien, ne savons pas comment cela se passe avec la banque de données, les grilles d’évaluation ne sont pas connues…. Très difficile de préparer correctement les élèves aux épreuves », écrit un enseignant.

Pour le Snes,  » l’équation centrale du bac national a vécu. En renvoyant au local l’organisation des épreuves, le Ministère ouvre la porte à autant d’organisation que d’établissements… Tout montre que la première session d’E3C s’annonce catastrophique mais le Ministère continue de nier l’évidence, emmenant droit dans le mur toute une cohorte d’élèves et leurs professeurs, en accélérant à mesure que l’échéance se rapproche. Le Snes Fsu… exige la suppression de la première session de ces épreuves communes (E3C), et la transformation de toutes les épreuves de baccalauréat du 3ème trimestre de Première en épreuves nationales. L’abandon de la prise en compte du contrôle continu au baccalauréat et du retour à des épreuves nationales terminales ». Le syndicat demande aussi les indemnités d’examen dues.

Depuis la réalisation de cette enquête, la Dgesco a préparé une note sur ces épreuves censée répondre à ces inquiétudes. Le ministère penche pour une organisation fluide des épreuves mais laisse la décision au niveau local. Selon le Snpden, principal syndicat de chefs d’établissement, l’organisation de vraies sessions d’examen bloquerait la vie des établissements, incapables par exemple de numériser toutes les copies d’un coup avec l’unique scanner dont sera doté chaque lycée. Mais du coup , on n’a plus vraiment d’égalité entre les candidats , relève le Snes Fsu, certains passant l’épreuve 3 mois avant les autres, tout en ayant un formatage des progressions pédagogiques par l’imposition des sujets de la banque d’examen et souvent de sujets communs.

F Jarraud

L’enquête Snes

Les épreuves organisées localement

La circulaire de juillet