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Elle est bien gênante la lettre ouverte des enseignants du lycée d’Alembert d’Aubervilliers (93). Au point que son affichage sur un site syndical aura duré moins de 12 heures. Pourtant elle dit bien des choses. Le lycée vit (très mal) un nouvel incident et la mort d’un second élève depuis la rentrée.

Les enseignants du lycée envoient au recteur une longue lettre qui énumère les très nombreux incidents aux abords du lycée qui mettent en danger la vie des élèves. Ils évoquent aussi les difficultés sociales des élèves et le peu de moyens pour y faire face.

Il est question de nombreux élèves agressés en venant au lycée, battus et qui appellent le lycée pour excuser leur absence. Ou qui se déscolarisent par sécurité en attendant longuement que le Dasen leur trouve une autre affectation. De lycéennes violées qui se confient à la CPE faute d’infirmière.

« Nous ne supportons plus ce fatalisme », écrivent les enseignants. « Nous refusons de nous habituer à cette violence et de continuer à nous mentir :l’école est au coeur de ces problèmes ». « Tous les jours nous sommes épuisés de savoir que nous échouons. Tous les jours nous nous remettons en question. Mais vous ? Reconnaissez vous vos responsabilités ? Vous au rectorat qui nous avez refusé régulièrement les moyens supplémentaires et nécessaires dont nous avons besoin pour accompagner nos élèves. Vous à la direction académique qui n’estimez pas prioritaires les demandes de changement d’établissement des élèves agressés; qui n’avez pas recruté d’assistante sociale pendant 8 mois ».

Les enseignants demandent la création d’un poste de CPE et de deux postes d’AED à temps pleins , une assistante sociale et une infirmière à temps plein et le smoyens de mettre en place des projets éducatifs, moyens coupés par la région.