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La décision de Jean-Michel Blanquer d’imposer une seule épreuve du bac, l’oral de français, a beaucoup surpris. Les professeurs concernés sont de plus en plus nombreux à signer une pétition demandant au ministre de revenir sur cet oral. Les syndicats appuient cette demande. La réouverture des lycées le 11 mai rend-elle l’épreuve plus probable ?

« On peut comprendre que le ministre veuille garantir le meilleur niveau pour le bac 2020. L’intention est louable. Mais maintenir un oral de français est problématique. Tout n’est pas affaire que de nombre de textes. Préparer un oral c’est pas uniquement recracher une analyse apprise en cours. C’est s’entraîner à réfléchir, à structurer, à travailler sa prise de parole. Sur ces points les semaines de travail manquent », nous disait Claire Testet, une enseignante de lettres.

La pétition lancée par des professeurs de lettres contre le maintien de cet oral frole maintenant les 30 000 signatures, c’est-à-dire environ la moitié des enseignants concernés.  » En maintenant une épreuve orale au programme très lourd, cela ne revient-il pas à évaluer un travail pour partie effectué à distance, pendant le confinement ? L’allégement de quelques textes (douze pour les voies technologiques, quinze pour les générales) ne saurait résoudre le problème, puisque le bac de français 2020 comporte également une épreuve de grammaire conséquente, et un entretien oral portant sur une œuvre intégrale dont la démarche ne saurait s’improviser… Nous ne pouvons que redouter les conséquences sanitaires de ces épreuves orales, pour les milliers de professeurs de Lettres concernés, comme pour les 500 000 élèves de première », dit-elle.

Cette position est soutenue par les syndicats.  » « Les collègues ne comprennent pas pourquoi il y a deux poids deux mesures », nous a dit Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu. « Il y a 540 000 candidats et de nombreux examinateurs sont malades. On prend de gros risques sanitaires avec cette épreuve ». Dans un communiqué , le Sgen et la Fep Cfdt « demandent au ministre de renoncer complètement à cet oral » en raison de l’inégalité face à la crise sanitaire des candidats.  » Il est plus pertinent de libérer un maximum de temps à l’éventuelle reprise des cours pour permettre aux élèves de reprendre des habitudes de travail régulier, même sur une courte période », estime l’Unsa Education qui demande le contrôle continu pour l’oral de français.

La fronde des professeurs de français

La pétition

Unsa Education