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« Voici donc qu’après avoir envoyé à plus de 2 300 collègues contractue·le·s en CDD un courrier leur signifiant qu’ « en raison du nombre d’agents titulaires affectés à la rentrée scolaire prochaine, [il n’était]malheureusement pas en mesure, à ce jour, de [leur] proposer un renouvellement de contrat », le représentant du Ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports dans l’académie de Créteil vient dispenser la bonne parole auprès de jeunes diplômé·e·s, recruté·e·s en tant que contractuel·le·s et accompagné·e·s par Le Choix de l’école, qui commenceront pour certain·e·s à enseigner dans les collèges de l’éducation prioritaire en septembre prochain », crit le Snes Seine Saint Denis. Ancien Teach for France, l’association Le choix de l’école envoie de jeunes contractuels formatés par ses soins dans les collèges. Elle revendique déjà 35 000 élèves de 136 collèges franciliens. On retrouve dans cette association les mêmes fonds et souvent les mêmes personnalités que dans Vers en haut : Laurent Bigorgne, Claude Bébéar (Axa), les groupes Total , Edf, Société générale, Axa. « Cette « Université d’été » est à l’image du projet du Choix de l’école : sous couvert d’un discours généreux en faveur des élèves des quartiers populaires, il s’agit en réalité d’une opération destinée à privatiser le recrutement et la formation des enseignant·e·s des établissements scolaires publics. Ce faisant, l’Éducation nationale cautionne donc une sélection basée sur la reconnaissance d’aptitudes individuelles qui viennent désormais se substituer aux critères habituels de recrutement des enseignant·e·s de l’école publique, à savoir les qualités scientifiques et pédagogiques. En effet, Le Choix de l’école, qui met en avant l’ « innovation », l’ « ouverture d’esprit », l’ « humilité » et le « goût du collectif »,toutes « compétences » qui appartiennent à la rhétorique managériale, tient un discours qui laisse à penser qu’on peut former un·e enseignant·e en quelques semaines seulement. Par ailleurs, l’État accepte de confier l’accompagnement des contractuel·le·s issu·e·s de ce programme à des tuteur·rice·s qui sont choisi·e·s pa rl’association, préparant ainsi la délégation de la formation des enseignant·e·s du public à des organismes privés ».

Communiqué

L’école peut-elle échapper à sa privatisation ?