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L’amour compassionnel de l’enseignant, c’est à dire la sollicitude et la tendresse qu’il manifeste vers ses élèves, influe t-il sur les résultats ? Le type de pédagogie de soutien (structure de maitrise qui s’appuie sur la valorisation des progrès) ou au contraire de compétition a t-il aussi un impact ? Kim Adler (Académie d’Occitanie) et Mael Virat (ENPJJ Lille) ont travaillé sur ces hypothèses auprès d’un échantillon de 291 élèves de 4ème issus de 4 collèges dont un REP.  » Les résultats de cette étude apportent une contribution nouvelle en mettant en évidence le lien entre la perception de l’amour compassionnel de l’enseignant d’un côté et les buts de maîtrise ainsi que l’engagement affectif des élèves de l’autre : les élèves qui perçoivent que leur enseignant de mathématiques ressent davantage d’amour compassionnel pour eux sont davantage susceptibles d’adopter des buts de maîtrise et de s’engager affectivement en mathématiques », écrivent les auteurs. Ils en tirent la conclusion qu’il faut prendre en compte le soutien émotionnel dans les pratiques enseignantes. « Il semble infructueux de ne faire porter les recommandations ou la formation que sur l’aspect pédagogique du soutien de l’enseignant, sauf à inclure dans cette dimension pédagogique l’aspect affectif, ce qui n’est pas toujours assumé comme tel en France… Si le terme « soutien pédagogique » est pris dans une acception large, incluant aussi bien le soutien instrumental que le soutien émotionnel de l’enseignant, il paraît alors utile, dans le contexte français où il ne s’agit pas d’une évidence, de préciser : la pédagogie, c’est aussi de l’amour ». Une analyse particulièrement intéressante pour les maths en France où le stress des élèves a été déjà signalé.

Dans Revue française de pédagogie 214