Le parquet de Pau mène l’enquête sur des agressions sexuelles et viols qui ont eu lieu à l’institut catholique Notre-Dame-de-Bétharram entre les années 1970 et 1990. Selon Médiapart, le Premier Ministre François Bayrou avait eu connaissance des accusations, ce qu’il dément. Le maire de Pau et ancien président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques François Bayrou a scolarisé des enfants dans cet internat catholique privé et son épouse y a enseigné.
« Pourquoi n’avez-vous pas protégé les élèves de l’école Notre Dame de Bétharram victimes de violences pédocriminelles ? » demande le député Paul Vannier au Premier ministre François Bayrou mardi 11 février lors des questions au gouvernement. « Père d’élèves scolarisés dans l’établissement, époux d’une professeure de Bétharram, Président du Conseil départemental, vingt ans député de la circonscription, ancien ministre de l’éducation nationale, saisi à de multiples reprises de ces violences, vous avez toujours affirmé n’avoir rien su, rien vu, rien entendu. » a poursuivi le député. « Ainsi, depuis le milieu des années 1990 vous saviez. Et alors que vos fonctions successives vous permettaient de protéger ces enfants, pendant 30 ans, vous avez choisi l’omerta. » a conclu Paul Vannier.
Le premier ministre dément avoir été informé des agressions sexuelles. Il va porter plainte pour diffamation. Médiapart a publié de nouveaux documents dans la soirée de mardi dans un article « Viols à Bétharram : Bayrou a menti, Médiapart publie de nouveaux documents ». L’article contient des documents et des témoignages qui remettent en question les dires du Premier Ministre. Pour les journalistes de Médiapart, François Bayrou a ignoré trois alertes.
Le député s’appuie sur l’enquête de Médiapart de David Perrotin et Anton Rouget sur les plaintes des anciens pensionnaires et les témoignages. Une centaine d’anciens pensionnaires se sont rassemblés en collectif pour dénoncer les violences sexuelles, les viols, sévices, humiliations et violences physiques subis durant plus de cinquante ans. Les plaintes et témoignages affluent. Pour le porte-parole des victimes de Notre-Dame de Bétharram Alain Esquerre : « on est passé d’une affaire régionale à un scandale national. »
