« Le métier d’AESH est une profession à part entière » déclare une large intersyndicale. Mardi 6 mai 2025, l’intersyndicale de l’Éducation (FSU, SE-Unsa, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’Action, Snalc, Sud Éducation) a tenu une conférence de presse pour demander la mise en place d’un corps de catégorie B pour les personnels AESH. Aujourd’hui, les 140 000 AESH qui représentent le deuxième métier de l’Education nationale, ont des statuts précarisés et salaires indécents. Dans un contexte de préparation du budget 2026, les organisations syndicales appellent l’Etat à prendre ses responsabilités « en offrant aux AESH un véritable statut leur permettant de bénéficier d’une reconnaissance de leurs missions et d’accéder à de nouveaux droits ».
« Un métier précarisé, féminisé d’utilité sociale
« Aujourd’hui, nous unissons à nouveau nos voix et nos forces pour exiger du gouvernement une meilleure considération de celles et ceux, professionnels de l’Education nationale, qui permettent à l’école publique de tenir sa promesse républicaine, son engagement d’accueillir et éduquer tous les élèves en situation de handicap, sans tri. Loin du choix laissé possible à l’école privée malgré les finances publiques dont elle bénéficie ! Elles et eux ce sont les AESH, les accompagnants des élèves en situation de handicap » déclare Elisabeth Allain-Moreno, la secrétaire générale du Se-Unsa lors de la conférence de presse qui s’est tenu mardi 6 mai 2025.
Dans la matinée, lors du CSA-Men , les organisations syndicales ont pointé que les AESH sont majoritairement des femmes (90%), employées à temps incomplet imposé avec « des rémunérations indécentes ». « Or, sans AESH, il n’y a pas d’école inclusive » déclarent-elles. Lors de la conférence de presse intersyndicale, Caroline Chevé, la secrétaire générale de la FSU insiste : « beaucoup reste à faire pour les Aesh ». Isabelle Vuillet de la CGT Educ’action souligne la « précarité prégnante et préoccupante » des AESH dont la « liste de missions, qui ne cesse de s’allonger, n’est pas sans conséquence sur leur santé psychique et physique ».
Pour un vrai métier : Créer un statut de corps de catégorie B
L’intersyndicale avait déjà adressé à la ministre et aux parlementaires un courrier le 11 avril 2025 : « les agents doivent être reconnus à part entière ; cela passe nécessairement par la création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B avec un statut particulier relatif à ses missions et la garantie de pouvoir travailler à temps plein ». Pour l’intersyndicale, « les conditions d’emploi des AESH ont connu des évolutions qui ne répondent pas à l’exigence de juste reconnaissance et rémunération du travail, l’Etat doit désormais prendre ses responsabilités et cesser d’être le pourvoyeur de la précarité dans la fonction publique d’Etat et de conditions de travail de plus en plus dégradées ». La création d’un corps donnera aux AESH accès à des droits, précisent les organisations syndicales en termes de formation et de carrière. Aujourd’hui, les AESH sont « traités comme main d’œuvre d’appoint » déclare Jean-Marc Marx de la CFDT-EFRP, rémunérés « avec une portion de SMIC » complète Jean-Rémi Girard du SNALC. Pour l’intersyndicale, le statut permettra de sécuriser leurs emplois, de stabiliser les équipes, et de garantir l’équité avec les autres métiers.
« AESH, c’est un métier de spécialiste de handicap dans un contexte scolaire, pédagogique » insiste Maud Valegeas de Sud Education, dressant leurs multiples missions d’accompagnement de l’élève dans sa vie sociale à l’école. Elle souligne la nécessité de reconnaitre les pratiques et compétences professionnelles des AESH qui continuent de se battre pour l’école inclusive.
Par cette campagne, l’intersyndicale veut mettre en lumière l’utilité sociale du métier d’AESH pour le droit égal d’accès à un service public de qualité.
Djéhanne Gani
