Le soir même de l’attentat qui a coûté la vie à Dominique Bernard, la Première ministre déclenchait le Plan Vigipirate « Urgence attentat ». Dans les établissements et les écoles, cela se traduit par plusieurs mesures : vérifier l’identité des personnes extérieures, interdire les attroupements devant l’établissement, effectuer un contrôle visuel des sacs… Des mesures, qui si elles semblent pleines de bon sens, mettent en difficulté les équipes pédagogiques du premier degré. Si c’est très compliqué dans les collèges et lycées qui disposent d’une équipe vie scolaire, c’est mission impossible pour les directeurs et directrices, seuls à la porte de leur école.
Le premier degré, l’angle mort des directives de sécurité
La sécurité, justement, c’était l’objet de la rencontre entre les syndicats et les ministres ce mardi 17 octobre. « On a alerté le ministre sur le fait que les annonces étaient surtout orientées second degré, mais il n’a pu nous donner aucune réponse pour les problématiques du premier degré », nous dit Guislaine David. « J’ai tenu à dire que les écoles ne pouvaient pas être fermées aux parents, ne pouvaient être des bunkers dont on ne franchirait pas les grilles. Mais on sait aussi qu’il faut plus de sécurité. Et pour ça, il faut des moyens supplémentaires. Les directeurs et directrices ne peuvent pas vérifier les sacs, ce n’est pas leur rôle. Le rôle des équipes pédagogiques, c’est d’accueillir les élèves ». La co-secrétaire générale de la FSU-SNUipp relève plusieurs incohérences dans les directives ministérielles. La première : vérifier tous les sacs et éviter les attroupements. « Si on filtre l’entrée, mécaniquement cela occasionne des attroupements ». La seconde : demander plus de sécurité sans octroyer plus de moyens. « On n’a pas assez de moyens humains dans les écoles : pas d’aide administrative, pas d’agents spécifiques pour assurer les entrées et les sorties… Tout repose sur les directeurs et directrices. J’ai dit au ministre que c’était le moment de relancer le chantier de la direction d’école notamment sur l’aide administrative et les décharges ».
Lilia Ben Hamouda
