Ne pas connaître le travail de Joffre Dumazedier passera probablement dans les années à venir pour un manque de clairvoyance. Dans « Penser l’autoformation, Société d’aujourd’hui et pratiques d’autoformation » (Chronique sociale 2002) il nous apporte les éléments clés de ses derniers travaux.
Il est nécessaire, indispensable, que l’école se préoccupe de l’autoformation. Ainsi pourrait-on résumer maladroitement l’argument de ce livre. Or il suffit de se pencher sur les écrits antérieurs de M Dumazedier pour comprendre que son propos n’est que la suite logique d’un cheminement de recherche qui a essayé d’éclairer, en particulier à partir de l’analyse de la place prise par le loisir dans notre société, la formidable capacité qu’ont les êtres humains à se former tout au long de la vie. Cependant cette capacité peut être très vite étouffée si l’école ne se rend pas compte qu’elle dispose là d’un outil formidable au service des jeunes, des futurs adultes.
Cet ouvrage qui se divise en deux grandes parties, la première consacrée à la place de l’autoformation dans la société d’aujourd’hui et la deuxième aux textes que J. Dumazedier à rédigés à propos de travaux sur l’autoformation, permet de dresser un aperçu assez large de l’évolution en cours et surtout propose ou plutôt invite à une transformation de la forme scolaire.
Ce propos pourrait paraître militant et il l’est. Car au delà d’une analyse d’un phénomène sur lequel la richesse actuelle des travaux de recherche disponibles montre l’évidence, il y a dans l’autoformation un gisement de possibles à explorer et surtout à valoriser, à développer tant il peut être source de renouvellement pour l’école mais surtout pour l’homme de demain, celui qui est dans nos classes aujourd’hui
Bruno Devauchelle
Cepec
Joffre Dumazedier, Penser l’autoformation, Société d’aujourd’hui et pratiques d’autoformation, Chronique sociale 2002