Lancement du débat sur l’école
Devant 600 chefs d’établissement, Luc
Ferry lancera lundi 17 novembre à Lille
le débat national sur l’éducation.
« Chaque français (citoyen, parent,
élève, personnel de l’éducation
nationale) est invité à y participer. A
cette occasion, dans Le Monde du 15
novembre, Luc Bronner et Martine
Laronche dressent un tableau du
scepticisme enseignant. « Poudre aux
yeux », complexité, manque de confiance,
peur des parents, les enseignants
s’engageraient à reculons dans le débat.
Interrogé par le quotidien, Claude Thélot
défend l’utilité du débat perçu comme un
exercice de démocratie directe.
http://www.education.gouv.fr/actu/elemen
t.php?itemID=200311141622
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@
2-3226,36-342047,0.html
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@
2-3226,36-342049,0.html
Pour Christian Forestier, il faut
réformer les filières générales
« J’avoue mon incrédulité et ma fureur
lorsque j’entends évoquer un éventuel
« examen d’entrée en 6e. De quoi
parle-t-on et qu’a-t-on imaginé pour les
enfants qui ne pourraient prétendre
entrer au collège ? Comment peut-on
concevoir, comme certains
l’envisageaient il y a peu, de revenir à
la possibilité d’arrêter la formation
commune après la 5e ? » Le président du
Haut conseil de l’évaluation de l’école
revient sur les analyses du rapport
remis par le HCEE. Il insiste
particulièrement sur la nécessaire
réforme du lycée : « depuis quelques
années, tout se passe comme si
l’institution scolaire s’était mise dans
la situation de « protéger » sa voie
générale en demandant aux seules voies
technologiques et professionnelles de
poursuivre la hausse du niveau de
formation, notamment pour les élèves
issus des milieux les plus
défavorisés… Ces deux voies ont été
utilisées comme alibi pour ne pas
consentir les efforts nécessaires pour
permettre aux enfants des milieux les
plus défavorisés d’accéder au
baccalauréat général… Si l’objectif de
réduire les sorties sans diplôme peut
être assez consensuel, celui de donner
enfin la priorité aux formations les
plus générales au détriment des
formations professionnelles courtes sera
probablement beaucoup plus discuté, tant
il se heurte à toutes les idées reçues.
Mais l’on n’a jamais réussi à expliquer
comment on pouvait construire une
formation professionnelle, autre que
manuelle, sur un échec de la formation
générale ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@
2-3232,36-342687,0.html
Darcos : Eduquer à la limite
» Tous ces faits disent assez à quel
point aujourd’hui nous avons besoin de
cette éducation à la limite, sans
laquelle toute autre éducation est
impossible ». X. Darcos revient sur la
nécessité de rétablir l’autorité dans
les établissements. Dans cet objectif il
dénonce internet et la télévision « J’ai
mentionné l’apparition d’une autorité
d’un type inédit, émanant des nouveaux
médias (télévision, Internet, etc.), en
soulignant leur action potentiellement
néfaste. Rien n’interdit de penser que
ces nouveaux maîtres de vérité, parfois
révérés par nos enfants, puissent jouer
un rôle éducatif positif ».
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@
2-3232,36-342636,0.html
A. Prost craint un débat qui dérape
» Il peut sembler aberrant de demander
aux Français d’exprimer leurs vœux
pour faire une nouvelle loi sur
l’éducation. Car je ne pense pas que
gouverner soit se mettre à la remorque
de l’opinion. Ça, c’est la politique du
chien crevé au fil de l’eau. » Dans le
Nouvel Observateur du 27 novembre,
Antoine Prost, historien de l’éducation,
met en doute l’utilité de l’ouverture au
public du débat national sur l’école. Il
craint un dérapage du débat : » En
matière d’éducation, les gens ne croient
ni les experts ni les statistiques. Ils
croient leur expérience, et ils la
généralisent. Ces débats risquent de
tourner aux cahiers de doléances, à
l’énumération d’obsessions. Car l’école
est un domaine hautement affectif, hanté
par les fantasmes: elle ne remplit pas
ses missions, le niveau baisse, la
violence règne partout… Les médias
s’emploient d’ailleurs à conforter ces
idées fausses. Les Français ne se
rendent pas compte que leur école tient
bon ».
http://www.nouvelobs.com/articles/p2038/a226260.html
Le débat national selon J. Chirac
J. Chirac a ouvert ce jeudi les grand
débat sur l’école avec un hommage à
l’école républicaine mais aussi
l’affirmation d’un nécessaire
changement. Affirmant que < »ce n’est pas dans la nostalgie que l’école construira son avenir », il a donné le cap d’une hausse du nombre de diplômés à l’avenir pour entrer dans « l’âge de l’information ». Il souhaite « garantir, dès le plus jeune âge, la maîtrise de la lecture, afin qu’elle soit pour chaque élève l’alliée de toute une vie dans la découverte du savoir ; mieux reconnaître la diversité des talents et offrir à tous, au sein du collège, un véritable parcours de réussite ».
http://www.elysee.fr/magazine/actualite/sommaire.php[…]
Le débat et sa caricature
« Il aurait été facile de formuler des
questions claires, en moins grand nombre
et bien plus cruciales que celles du
grand débat. Démonstration ». En toute
modestie, Le Figaro Magazine annonce
qu’il va faire mieux que la commission
Thélot et enfin dire la vérité aux
Français « car l’Education nationale sait
fort bien truquer ses résultats.. en ne
communiquant…. jamais sur
l’effondrement (des) connaissances.. En
clair l’opinion est constamment
désinformée ». Vingt-deux questions, pour
Véronique Grousset c’est beaucoup trop,
et elle résume le débat éducatif, et sa
solution, en quatre points. Citons-en
deux. « Est-ce que mon enfant va savoir
lire, écrire et compter en sortant de
l’école primaire ? » Apparemment la
question se pose dans les locaux du
Figaro où le français est un peu pâteux.
« Pourquoi oblige-t-on les enseignants à
passer deux ans dans les IUFM, où les
formateurs n’ont aucune expérience
pratique ? » Il suffit de l’affirmer.
Hier, Antoine Prost craignait que le
débat sombre dans l’insignifiance « car
l’école est un domaine hautement
affectif, hanté par les fantasmes: elle
ne remplit pas ses missions, le niveau
baisse, la violence règne partout… Les
médias s’emploient d’ailleurs à conforter
ces idées fausses ». Peut-être n’avait-il
pas tort. Ou peut-être participe-t-il du
complot…
http://www.lefigaro.fr/magazine/20031201.FIG0223.html
Le Figaro met les profs au piquet
Dans Le Figaro du 17 novembre, Marielle
Court analyse l’évaluation des
enseignants pour en dénoncer le laxisme.
Ainsi, interrogeant un IPR qui déclare »
sur 120 inspections par an je prends des
mesures disciplinaires pour deux ou
trois enseignants », la journaliste
conclue : » Face à l’incompétence, un
inspecteur n’a qu’un léger pouvoir de
nuisance… ».
http://www.lefigaro.fr/france/20031117.FIG0157.html
La mixité en débat au Figaro
« Longtemps sacro-sainte, la cohabitation
entre garçons et filles… commence à
être remise en cause ». Le Figaro du 24
novembre publie un petit dossier sur la
mixité à l’école. Devant les écarts de
niveau entre filles et garçons, les
attitudes machistes, les différences
d’orientation, le quotidien prône une
formation des maîtres à la mixité.
http://www.lefigaro.fr/france/20031124.FIG0153.html
Pour l’OCCE, l’école doit éduquer à la
solidarité
« La définition d’un socle culturel
commun, adapté aux exigences de la vie
dans une société fort différente de
celle qui fonda l’Ecole de la République
et élargi à toutes les formes »
d’intelligences « , de talents ou de
potentialités, implique de redéfinir la
place du collège au sein de la période
de scolarité obligatoire, de modifier
son fonctionnement qui juxtapose les
enseignements et leur fait perdre leur
sens, d’introduire l’enseignement de la
technologie pour tous le plus tôt
possible, de reconsidérer le poids
respectif des disciplines. » Dans une
déclaration, Jean-François Vincent,
président de l’Office central de
coopération à l’école, demande une
refonte de l’école autour de nouvelles
valeurs. « Identifier, valoriser les
potentialités de chaque élève pour lui
permettre de construire son projet de
réussite en développant la capacité à
coopérer avec d’autres dans la
résolution de problèmes complexes, doit
être le second objectif de l’Ecole de la
République… Il est nécessaire que
l’Ecole prenne enfin conscience que
toutes les pratiques pédagogiques ne se
valent pas pour » apprendre « , que
certaines sont docilisantes et
construisent la » mésestime » de soi,
l’individualisme, que d’autres sont au
contraire socialisantes et
émancipatrices et qu’elles permettent
une réelle compréhension de la
complexité ». Car l’objectif reste
d’apprendre à vivre ensemble, dans une
nouvelle société. De toutes les valeurs
que l’école doit transmettre la
solidarité doit, pour J.F. Vincent,
avoir une place centrale. » Cet ancrage
du projet de l’Ecole dans un projet
politique envisageant la construction
d’une humanité solidaire et responsable
ne doit pas simplement traduire une
affirmation éducative généreuse. Il doit
être la véritable mission que la société
assigne à l’Ecole de demain et guider la
réflexion de l’ensemble des autres
questions en débat. »
http://www.occe.net/