Le premier ministre : “Pas d’inquiétude sur l’avenir de l’éducation”
Dans un entretien accordé au Monde, le premier ministre a souhaité rassurer les enseignants sur l’intérêt que le gouvernement porte à l’éducation nationale. Interrogé sur le remplacement des surveillants et des aides-éducateurs, J.-P. Raffarin a indiqué qu'” en ce qui concerne les effectifs, c’est trop tôt pour répondre. Notre objectif, c’est qu’il n’y ait pas de déficits par rapport aux besoins”. Il a également affirmé que la décentralisation n’aura pas d’effet sur l’éducation sans accord avec les personnels concernés. Interrogé sur l’avenir du collège unique, le premier ministre s’est montré plus ambigu : “il faut faire en sorte qu’on garde bien le collège comme espace républicain… C’est le lieu où l’égalité des chances est le plus équilibrée. Mais au nom de cette égalité, il ne faut pas mettre les jeunes en difficulté et il faut pouvoir identifier leurs talents. Le collège doit être unique dans sa mission mais diversifié dans ses expériences. L’idée d’une orientation en quatrième permet de valoriser tous les talents”. Sur l’objectif d’amener 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat, objectif récemment réaffirmé par la Commission européenne, il a précisé : “je ne veux pas donner le sentiment, en touchant à l’objectif de 80 % d’une classe d’âge au bac, qu’on puisse faire de la baisse du niveau éducatif une tolérance. Mais il faut qu’on puisse davantage accéder à des baccalauréats et à des diplômes universitaires, notamment par la voie de l’alternance”.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–300304-,00.html
http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?p_action.gettxt=gt&doc=IP/02/1710|0|RAPID&lg=FR
La démocratisation de l’enseignement
L’INSEE publie plusieurs chapitres de son ouvrage sur les Données sociales. Parmi ceux-ci mentionnons ce travail de Paul Esquieu et Pascale Poulet-Coulibando, sur la mise en place de l’enseignement de masse. De 1985 à 2001, le pourcentage de jeunes allant en terminale est passé de 35% à 70% Ces progrès résultent du collège unique : 97% des jeunes vont en troisième et nombreux sont ceux qui vont dans le second cycle. Mais depuis 1993, on assiste à un tassement des progrès de la scolarisation.
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/DS005fr.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html
Le Monde prévoit un grand chambardement éducatif ?
Dans un article publié par Le Monde le 27 novembre, Luc Bronner analyse les réactions du monde enseignant à l’annonce de la disparition de fait du collège unique. Il en tire la conclusion que d’autres bouleversements sont à attendre : ” Le corps enseignant a beaucoup évolué ces dernières années… La quasi-totalité des enseignants de moins de 35 ans ont.. connu le collège unique en tant qu’élèves. L’histoire des filières leur paraît donc très lointaine. Il est à supposer que cette distance ne se résorbera pas dans les années à venir : avec le remplacement de près de 40 % du corps enseignant d’ici dix ans, c’est une bonne partie de la mémoire enseignante et des combats passés qui va disparaître. Après le collège unique, d’autres sujets tabous, d’autres piliers de l’histoire éducative récente – l’élève au centre du système, l’objectif des 80 % au niveau du bac, par exemple – devraient être revisités par le milieu enseignant. Comme pour le collège unique, Luc Ferry et Xavier Darcos ont prévu de profiter de l’évolution de l’opinion enseignante”.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232–299845-,00.html
Le Conseil de l’innovation continue mais avec de “nouvelles missions”
Selon une dépêche AFP, le ministère de l’éducation nationale annonce le maintien du Conseil de l’innovation malgré le départ de la majorité de ses membres. Cependant, “de nouveaux thèmes de réflexion lui ont été proposés : prévention de l’illettrisme et notion d’autorité dans les établissements scolaires”. Visiblement deux conceptions de l’innovation s’affrontent.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_021202172709.c1oxgdx4.html
http://www.education.gouv.fr/innovation/accueil.htm
Le B.O. s’engage
Voilà un mot qu’on ne s’attendait pas à trouver au B.O. : “engagement”. Une note de service est publiée dans le n°44 et annonce une large campagne voulue par le ministre sur l’engagement des jeunes. ” L’objectif est d’offrir aux jeunes, en ce domaine, une éducation complémentaire à celle qu’ils acquièrent par ailleurs dans les cours et les apprentissages professionnels, en mettant en valeur les initiatives déjà prises par les établissements et les associations. Faciliter l’engagement des jeunes, c’est en effet leur permettre de s’investir dans des actions utiles à la collectivité, de développer leurs talents, ou de participer à la vie de la cité”. L’offre concerne les jeunes de 11 à 28 ans et quatre domaines : l’humanitaire, le culturel, le civique et l’économique.
La campagne ministérielle comprendra un “livret de l’engagement”, disponible au printemps, un site web et une “journée de l’engagement” qui sera relayée dans les établissements publics.
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/44/ensel.htm
Débats autour de la sécurité et de la surveillance
Le récent incident survenu à Fresnes a relancé le débat sur la sécurité des établissements scolaires. D’un coté, le ministère annonce un renforcement des mesures de sécurité, par exemple la pose de grillages ou de caméras, avec la volonté de “sanctuariser” les établissements . Des mesures qui semblent insuffisantes. Ainsi, dans une dépêche AFP, Jean-Louis Auduc, directeur adjoint d’IUFM, a beau jeu de rappeler que ” la violence scolaire ne vient pas que de l’extérieur.. Vouloir sanctuariser les établissements en annonçant l’équipement de clôtures ne résoudra pas le problème”.
Du coup les inquiétudes sur la présence des nouveaux assistants d’éducation, sensés remplacer les surveillants, se ravivent. Luc Ferry a tenu à rassurer les sénateurs : “Nous allons entendre une argumentation déplorable : “la violence progresse et le gouvernement diminue le nombre des surveillants”. Ce n’est pas vrai, il y aura plus de surveillants dans les établissements à la rentrée 2003 qu’à la rentrée 2002, et je m’y engage”.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_021128114302.hi3up5ia.html
http://www.education.gouv.fr/presse/2002/tableronde2.htm
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–299941-,00.html
Le statut des nouveaux assistants d’éducation
X. Darcos a fait connaître ce que pourrait être le statut des nouveaux assistants d’éducation qui devraient remplacer dès 2003 les aide-éducateurs et une partie des surveillants. Travaillant dans le secondaire et le primaire, les assistants seront polyvalents. Le ministre souhaite donner la priorité à des étudiants. Ceux-ci bénéficieraient d’avantages particuliers afin qu’ils puissent poursuivre leurs études mais ils travailleraient à mi-temps.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_021127154009.sbu42zgs.html
L’éducation à l’heure des TIC
Internet.gouv s’enrichit d’un nouveau dossier sur “l’éducation à l’heure des TIC”. Vitrine de l’action gouvernementale, le site donne accès aux déclarations ministérielles de ces derniers mois. Pas davantage de surprises dans les autres informations. Le site publie des données statistiques sur les TICE, des informations sur les différents cartables électroniques et décrit quelques sites éducatifs officiels.
http://www.internet.gouv.fr/francais/dossiers/educ/sommaire.html#cas
Première rentrée de la Villa Média
On se rappelle que la Villa Média est une structure innovante créé pour faciliter le développement de projets multimédia éducatifs. Les premiers pensionnaires de la Villa viennent d’être désignés. Il s’agit d’Elisa Quartieri (Italie), auteur d’un outil destiné à l’apprentissage de la géométrie, de Rory Walsh (Irlande), compositeur de musique électro-accoustique, de Sophie Lavaud (France), artiste peintre, de Claude DELAFOSSE (France), auteur d’un dictionnaire interactif multimédia universel pour tous les enfants du monde, et de Nitsa Movshovitz-Hadar (Israël), professeur de mathématiques. Le 12 décembre quatre lauréats présenteront leur projet. Ce séminaire sera suivi de journées pédagogiques thématiques.
Contact : lavillamedia@lavillamedia.org
Alexandre Jardin ferme l’Agence des bonnes pratiques
Alexandre Jardin a annoncé le 25 novembre la fermeture de l’Agence des bonnes pratiques , un projet qui devait repérer les pratiques pédagogiques efficaces pour la formation citoyenne des jeunes et asurer leur diffusion. Dans un entretien au Parisien, il explique sa décision “L’Agence des bonnes pratiques, c’était la version professionnalisée du Relais civique, avec des salariés, des bureaux. Eh bien, c’était une erreur. Ce boulot généreux doit rester une affaire de militants bénévoles, passionnés : chercher les bonnes solutions locales ne suffit pas, il faut les développer en réseau. ”
http://www.leparisien.com/home/info/permanent/article.htm?articleid=185916220&themeid=513
Le Sénat au secours des pions et des arts
Le site du Sénat publie le long rapport Richert sur le budget 2003 de l’enseignement scolaire. Rapport qui conclue au vote du budget mais qui apporte une analyse détaillée du budget. Ainsi le rapporteur souligne la baisse des crédits destinés aux classes à PAC, près de 12 millions étant redéployés vers d’autres dépenses. Il insiste également sur la qualité des surveillants dont on sait qu’ils devraient disparaître a profit d’assistants d’éducation : “du fait de leur proximité avec les lycéens, notamment au regard de l’âge, les surveillants jouent fréquemment un rôle de conseil précieux auprès des élèves dans le choix d’une filière dans l’enseignement supérieur. Par ailleurs, il n’est pas exclu que le prestige attaché au statut étudiant ait une certaine valeur d’exemple pour les collégiens et surtout les lycéens.. Votre commission n’est pas convaincue que les nouveaux assistants d’éducation annoncés, dans une apparente improvisation, et qui seraient susceptibles d’être puisés dans le vivier, ô combien large, des jeunes retraités et des mères de familles, bénéficieraient d’une aura supérieure auprès des élèves. Elle considère surtout que le ” pionnicat ” a un rôle social pour les étudiants d’origine modeste, qui se sont heureusement multipliés avec la démocratisation de notre enseignement supérieur : l’insuffisance des bourses universitaires et le renvoi aux calendes grecques de l’allocation d’autonomie étudiante devraient légitimement conduire à un réexamen du principe de la suppression annoncée des surveillants-étudiants”.
http://www.senat.fr/rap/a02-069-4/a02-069-4.html
Les écoles Diwan mises à la porte du service public
Le Conseil d’Etat a annulé les dispositions permettant à l’école bretonne Diwan de passer sous statut public. Le Conseil d’Etat a annulé les circulaires ministérielles qui autorisaient l’enseignement du breton à parité horaire avec le français et “en immersion”. Interrogé par l’AFP, Jack Lang a déploré cette décision. Elle “sera ressentie comme blessante par les intellectuels, les artistes et les créateurs de Bretagne et de nombreuses autres régions de France qui se battent pour faire vivre et survivre les cultures et les langues traditionnelles… Cette vision centraliste qui nie la diversité française a contribué depuis un siècle à excommunier et à éradiquer les langues et cultures régionales”.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_021129181249.q4xxbhxo.html
http://www.conseil-etat.fr/ce/actual/index_ac_lc0209.shtml