Les enjeux de l’enseignement aujourd’hui
Mardi 20 mai, l’Association des historiens organisait une conférence-débat sur les enjeux et la réforme de l’enseignement. C’est que, Jean-Louis Auduc (IUFM Créteil) devait le rappeler, le système scolaire, de réforme en réforme, est devenu illisible pour les familles si ce n’est pour les enseignants. Il est urgent de modifier les concours pour les professionnaliser. Actuellement les enseignants débutants “vivent une rupture effrayante” en arrivant en poste. Pour François Dubet (sociologue, Bordeaux II), l’école est devenue avec la massification le lieu du désenchantement : c’est elle qui fait sa propre sélection et produit la frustration prolongée puisqu’elle allonge son terme. D’où les défis qu’elle doit affronter : redéfinition de la culture commune, place de l’enseignement professionnel, pilotage du système par exemple. Pour F. Dubet il faut accorder plus d’autonomie aux établissements, améliorer le pilotage en s’intéressant aux résultats de l’école et redéfinir le service des enseignants de façon à ce qu’ils prennent en charge leur mission éducative. Mais depuis 15 ans nous n’arrivons pas à changer l’école. On est devant un problème politique : notre société peut-elle construire son système éducatif ?” F. Dubet est pessimiste. C’est Philippe Joutard (Université de Provence) qui a clôturé la réunion en émettant plusieurs voeux pour l’école.. D’abord celui d’une école plus positive dans le regard porté sur les élèves : les enquêtes internationales, comme PISA, montrent que les écoliers français hésitent à exprimer leur avis. Le moment lui semble venu de mettre en place de véritables bivalences : c’est l’intérêt des élèves, perdus en collège entre tous ces professeurs, et des savoirs disciplinaires exagérément émiettés. Un débat qui rebondira probablement le 4 juin.
http://www.senat.fr/evenement/historiens/
4 juin : Pour un débat sur le collège unique
“Le collège unique vit aujourd’hui une crise si profonde qu’on ne pourra pas faire l’économie d’un débat engageant progressivement l’ensemble du pays”. Un collectif, regroupant des pédagogues comme Gaby Cohn-Bendit, Gilbert Longhi, Marie-Danielle Pierrelée et des responsables associatifs (OZP, GFEN, OCCE, CRAP, CEMEA) et syndicaux (SNUIPP, UNSA, SGEN), fait ce bilan et appelle à une réflexion commune. La première étape aura lieu le 4 juin à Paris à la mairie du 13ème à 9h45. François Dubet, Francine Best et Jean Foucambert analyseront la crise du collège unique. Le Café rendra compte de cette réunion.
Contact : jpbn@noos.fr
Mutualisation, collaboration à Poitiers
Le compte rendu des 5e rencontres “Réseaux humains, réseaux technologiques” qui ont eu lieu les 16 et 17 mai dernier est en ligne. Organisées par Jean-François Cerisier, de l’UFR Lettres-langues de l’université de Poitiers, avec le concours du SCEREN et du département, les Rencontres sont l’occasion de conférences, ateliers et débats autour des nouvelles technologies. Elles avaient cette année pour thème “De la Mutualisation à la collaboration”. On notera particulièrement le choix de sujets originaux et soucieux de mettre en valeur des initiatives ayant un impact réel sur le terrain de la mutualisation et de la collaboration. A ce titre, on peut y suivre des ateliers sur les sites de triche à l’école comme sur l’aspect collaboratif d’un site web d’académie, ou encore sur les logiciels libres, et même un atelier sur le Café pédagogique (présenté par Caroline d’Atabekian), pour en faire connaître l’organisation et la portée, et dont on peut voir la video en ligne. Bien d’autres ateliers ont eu lieu, dont on trouvera en ligne la rediffusion en vidéo ou un compte rendu écrit. Pour terminer les rencontres, Bruno Devauchelle a animé une table ronde sur le thème de ces 5e rencontres, qui fera prochainement l’objet d’un compte rendu dans le Café, suivie d’une conférence sur le thème “Agir en réseaux : révolution et continuité”, animée par Didier Paquelin.
http://uptv.univ-poitiers.fr/uptvsite/visionner_ie.asp?IDmanif=65
Vie scolaire : L’humiliation au quotidien
L’humiliation au quotidien c’est ce que vivent les millions d’élèves confrontés à la saleté des toilettes des établissements scolaires. Il est rare qu’un pédagogue daigne se pencher sur ce sujet. Philippe Meirieu le fait dans le dernier numéro de Liaisons laïques, le bulletin parisien de la FCPE. Il soulève ainsi un véritable tabou. “Abandon, saleté, portes fracturées, absence de papier hygiènique.. On ne dit pas assez à quel point cette impossibilité totale de trouver l’intimité nécessaire et l’environnement accueillant entraine (les écoliers) vers une sorte de déni complet de ces réalités physiques… Que ce qui est vraiment inconvenant c’est de réserver les toilettes propres et entretenues aux seuls adultes.. On ne dit pas que c’est cette attitude qui condamne les enfants à l’obscénité”… Nous exaltons dans nos institutions l’intelligence spéculative, tandis que nous les contraignons à s’humilier au quotidien. “
http://www.fcpe75.org
L’école ouverte réconcilie
Créé en 1991, le dispositif “Ecole ouverte” accueille des écoliers, collégiens et lycéens des ZEP dans les établissements scolaires pendant les vacances scolaires et, durant l’année, les mercredis et samedis. Eduscol publie une étude qui évalue ce dispositif qui accueille plus de 76.000 jeunes et continue sa croissance. Il “modifie les relations entre les jeunes et les adultes et contribue à la lutte contre la violence en instaurant ou en consolidant dans l’établissement scolaire un climat de confiance”.
http://www.eduscol.education.fr/D0116/vbilan.htm
Education & Devenir pour un large débat sur l’école
” Nous avons besoin que soient clarifiées les missions que la Nation confie à l’Ecole, que nos élus débattent sur les personnels qu’elle doit former et recruter et la manière dont ils doivent exercer leurs métiers. Pour que ce débat ne soit pas vain il importe que l’Etat fixe en même temps les modalités incontournables pour prévenir les dérives et restaurer la confiance”. Dans un communiqué, Education & Devenir s’inquiète devant la crise profonde et de plus en plus violente qui entraîne l’école. Elle appelle à un débat qui puisse refonder la confiance. Ce qui implique qu’il ne se limite pas au Parlement.
http://education.devenir.free.fr/communique.htm
Ecole : L’ennui a un coût
Dans un article du Monde, un professeur de collège, Paulette Maillard, décrit un système scolaire où règne l’ennui. ” On s’ennuie rarement à l’école maternelle et beaucoup moins qu’auparavant à l’école élémentaire. L’ennui, cependant, persiste dans bien des classes de collèges et de lycées. Associé à l’obligation scolaire, il s’impose aux élèves qui n’ont guère de moyens pour y échapper. Beaucoup d’entre eux en sont affectés…. Mais peut-on encore parler d’ennui lorsque l’on ne parvient jamais à réussir ce que l’on entreprend à l’école ? Là, c’est de souffrance au quotidien qu’il s’agit, où se mêlent le découragement et la démobilisation. Source de frustration et de révolte, l’échec est vécu comme un rejet humiliant. Il laissera des traces profondes… Voilà pourquoi ils sont encore 150 000, chaque année, à sortir du système éducatif sans diplôme ni qualification et, pour certains d’entre eux, à casser des voitures. Ce qui soulève une autre question : quel est le coût économique et social de l’échec scolaire ?” Pour P. Maillard, “une réforme d’ensemble est nécessaire, on le sait depuis des décennies. On sait aussi ce qu’il faut faire. Il ne manque que la volonté, le courage politique et les sous. Ils ont fait défaut jusqu’ici et, ça, c’est vraiment très ennuyeux”.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232–320756-,00.html
Publication de La Lettre du Lirest
Le numéro 58 de La Lettre du Lirest (Laboratoire Interuniversitaire de Recherche en Éducation Scientifique et Technologique) est paru. La Lettre rend compte des travaux en cours, des interventions et des publications dans les champs d’étude du laboratoire. A noter, le compte-rendu d’un ouvrage sur l’histoire de l’enseignement du dessin, d’un travail sur les technomusées.
http://www.lirest.ens-cachan.fr/lettres/lettredumoi.html