Lorsque que l’on découvre un regard nouveau sur les enfants qui sont dans les écoles, on est d’abord surpris puis très intéressé. C’est le cas de « Parle petit, la télé t’écoute », cet ouvrage de Françoise Soury-Ligier consacré au rôle de la télévision dans le langage des jeunes enfants à l’école maternelle. Cet ouvrage basé sur des travaux de recherche est particulièrement abordable et met en évidence des situations de classe vécues et illustratives de l’importance que peut prendre la télévision dans l’école. En effet force est de constater qu’avant cinq ans, les enfants ont déjà vu très souvent la télévision et qu’ils ont déjà emmagasiné des heures et des heures d’images. Comment ne pas imaginer, comme le fait l’auteur que plutôt que de s’en abstraire, il conviendrait plutôt d’en profiter pour créer des situations « authentiques » de pratiques langagières. Introduire la télévision dans la classe maternelle pourrait alors être un levier important pour aider les enfants à comprendre les mondes qui les entourent.
Le mérite de ce travail est donc de se pencher, à la suite d’autre chercheurs comme Maguy Chailley, Geneviève Jacquinot ou Dominique Pasquier, sur la télévision grande oubliée de l’éducation prise entre le 7è art très souvent « béatifié » et le multimédia en ligne sur Internet. De plus en s’intéressant aux enfants de maternelle, l’auteur nous invite à réfléchir au quotidien sur ce que l’on peut faire « de » et non pas « contre » la télévision et sa force symbolique. La mise à distance de la télévision peut aussi être considérée comme un acte coupable, dans le sens où il interdit aux enfants d’accéder à des temps de lecture collective critique de celle-ci : et c’est dans ces travaux que l’on voit qu’il est temps que l’école y réfléchisse
Bruno Devauchelle
Cepec
– « Parle petit, la télé t’écoute » de Françoise Soury-Ligier, L’Harmattan 2002.