“Les
professeurs jouent un rôle crucial dans l’adoption des TICE… L’introduction
des TICE est plus compliquée que celle d’autres technologies éducatives…
Elle exige que les enseignants acceptent de nouveaux rôles puisque davantage
de responsabilité dans l’apprentissage est donnée aux élèves. Cela implique
que les enseignants soient efficaces pour guider les élèves dans des
processus éducatifs plus autonomes.” L’étude réalisée pour
l’International Institute for Educational Planning de l’Unesco par W.J.
Pelgrum et N. Law met nettement l’accent sur le lien entre les TICE et une
nouvelle culture professionnelle. Pour eux, “le plus grand obstacle pour
les TIC en éducation dans les pays développés n’est plus le manque de
matériel mais le maintien de structures d’organisation et d’études héritées
de la société industrielle”. S’ils reconnaissent que les TIC en
elles-mêmes peuvent se plier à des idéologies pédagogiques très différentes
c’est pour exiger que les plans d’intégration fixent précisément des
objectifs clairs sur les priorités pédagogiques. Lesquelles ? D’abord mettre
l’accent sur l’apprentissage collaboratif plutôt que l’éducation isolée; sur
la production plus que la reproduction de savoirs. Changer le rôle des
enseignants de maître de l’autorité et du savoir à celui de facilitateur et
de co-apprenant. Changer l’école pour qu’elle devienne une organisation
apprenante. Le travail de Pelgrum et Law critique notamment la conception
des plate-forme d’enseignement à distance : elles sont trop axées sur
l’instruction et le contrôle par les enseignants alors qu’elles devraient
davantage faire appel à la collaboration et à l’échange. Mais l’étude
reconnaît aussi la difficulté de transmettre les innovations : il faut
changer les représentations des enseignants ce qui fait que l’innovation ne
peut simplement se répliquer, elle doit se vivre. Parmi les “clés”
recommandées : rompre l’isolement des enseignants, mettre en place des
coordinateurs et un soutien technique. L’école du futur imaginée par
l’Unesco, qui n’idéalise pas l’autorité du maître, est-elle compatible avec
la rhétorique officielle française ?
Etude Unesco (en pdf)
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