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Photo Affaires étrangères

« Si à l’issue de la classe de terminale générale et technologique, les projets d’études supérieures des jeunes varient selon le degré de réussite, la série du baccalauréat, le milieu social ou le genre, ils ne sont pas non plus indépendants des caractéristiques de l’établissement. A caractéristiques sociales et scolaires individuelles, les souhaits d’orientation en CPGE sont toujours plus fréquents quand l’élève est scolarisé dans un lycée à recrutement social favorisé ou ayant une classe préparatoire ». Dans un article publié par l’Iredu, Nadia Nakhili met en évidence l’impact des établissements scolaires sur le choix d’études en CPGE. Elle calcule que l’effet de la composition sociale des établissements est aussi important que le poids de l’origine sociale.

On savait que la production des élites avait à voir avec le genre et l’origine sociale des élèves. N. Nakhili montre aussi l’importance du choix de l’établissement à résultats scolaires et milieu social équivalents. Un phénomène qui reste encore peu expliqué. « Que se passe-t-il dans les établissements de type favorisé pour qu’un élève… ait, toutes choses égales par ailleurs 1,3 fois plus de chances de demander une classe préparatoire? Et pourquoi, d’une manière plus générale, les jeunes scolarisés dans ce type d’établissement envisagent un niveau d’études supérieures plus élevé que les lycéens fréquentant un établissement au recrutement plus populaire ? » S’agit-il d’une émulation des lycéens entre eux ou faut-il y voir l’influence des enseignants ? L’auteur semble privilégier cette dernière hypothèse.  » Les professeurs des établissements à forte concentration d’élèves favorisés, présenteraient des caractéristiques particulières ou auraient des pratiques pédagogiques et d’information différentes. Ils pourraient aussi développer des attentes supérieures, ce qui jouerait, tel l’effet Pygmalion, sur les aspirations des élèves… Les enseignants ont une grande importance dans les choix d’orientation des lycéens : un élève ira toujours plus fréquemment en CPGE s’il a bénéficié des conseils d’un de ses professeurs. Dans cette perspective, il resterait à savoir si les enseignants des lycées favorisés informent davantage les élèves sur les classes préparatoires que les enseignants exerçant ailleurs ».

Ce travail confirme l’intérêt, affirmé par N. Nakhili dans une première étude, d’ouvrir des CPGE dans des établissements ZEP.
Etude (en pdf)
Rappel : un autre article de N. Nakhili
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