Print Friendly, PDF & Email
Quel avenir pour nos lycéens ?Photo CP

 » Si, d’ores et déjà, plus de la moitié d’une génération entame des études supérieures, la part de diplômés du supérieur, passée de 16 % chez les actifs de cinquante à soixante-cinq ans à 29 % chez les vingt-cinq à quarante-neuf ans, plafonne à 38 % chez les jeunes sortis de l’école. Il y a donc eu une croissance importante des diplômés du supérieur mais il conviendrait de la poursuivre. Cependant, il n’est guère besoin, à première vue, de faire fortement grandir encore le « format » de l’enseignement supérieur pour atteindre l’objectif de 50 % de jeunes diplômés, dans la mesure où le système d’enseignement supérieur accueille déjà plus de 50 % des jeunes d’une génération. La question est donc double : limiter les sorties sans diplôme du supérieur, qui touchent plus de 10 % d’une génération, soit une part très significative des jeunes ; viser l’efficacité des poursuites d’études dans l’enseignement supérieur ».

Pour le Haut Comité éducation – économie – emploi (HCEEE), un organe consultatif de l’éducation nationale, mener la moitié d’une tranche d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur c’est économiquement nécessaire et accessible. Mais cela implique des efforts pour l’enseignement secondaire et le supérieur.

Au lycée, la première mesure, pour le HCEE, est le plein rétablissement des TPE. Il faut  » développer une pédagogie basée sur le projet personnel et l’interdisciplinarité… rétablir les travaux personnels encadrés, avec des procédures d’évaluation objectives, en vue du baccalauréat avec le soutien éventuel d’enseignants du supérieur «  afin de mieux préparer les lycéens. Le HCEE recommande aussi d’améliorer l’orientation et de décloisonner les bacs.  » L’organisation de la dernière année du secondaire (voire des deux dernières années) pourrait en ce sens conjuguer les spécialités de la filière de bac choisie avec une (ou deux) options associées (sciences en lettres, philosophie en SMS en sont aujourd’hui des exemples). Déjà, dans certaines classes (sport-études, langues, musique-études), les disciplines de base de chaque type de bac sont maintenues mais complétées par les spécialités sportives ou artistiques, ce qui constitue de bons exemples de ce modèle ».

Pour lutter contre les sorties sans diplôme de l’enseignement supérieur, le HCEE recommande d’y injecter davantage de moyens pour mieux suivre les étudiants en première année. Le HCEEE envisage lui aussi un bilan d’orientation en fin de premier semestre mais accompagné de passerelles de réorientation. Il donne en exemple l’accord passé entre le lycée Diderot de Paris et l’université de Jussieu qui permet aux étudiants d’intégrer au second trimestre un BTS spécialement aménagé, ou encore le Diplôme interuniversitaire de repositionnement des études inventé à Strasbourg.

La publication de ce rapport intervient après celle du rapport Hetzel qui se limite à instituer des mesures de sélection plus ou moins automatiques plus susceptibles d’éliminer des universités les jeunes issus de milieu défavorisé que d’augmenter le nombre des diplômés. Entre ces deux philosophies, Robien a choisi le rapport Hetzel.
Etude HCEEE (en pdf)
Les nouvelles règles d’orientation