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Par François Jarraud

« C’est un prolongement du Grenelle de l’environnement. Nous y avons notre place ». Le 19 juin, Xavier Darcos est venu proclamer les résultats du premier concours « L’Ecole agit ! Le Grenelle environnement », accompagné d’un jury composé de célébrités (Nicolas Vanier, Claudie Haigneré, Evelyne Dheliat), de scientifiques (Robert Barbault, Pascal Picq, Christian de Boissieu), d’associatifs et de cadres de l’éducation nationale.

L’initiative, lancée le 30 novembre 2007, vise à sensibiliser les équipes éducatives à l’éducation au développement durable. L’enjeu est de taille : une des leçons du Grenelle de l’environnement c’est certainement que la durabilité de nos sociétés va nécessiter des changements assez importants dans nos habitudes et modes de vie. Sans une réelle éducation des citoyens, les efforts réalisés par les entreprises et les administrations risquent d’être insuffisants. On mesure alors l’importance de l’Ecole dans ce processus.

284 projets, 19 lauréats

Le concours lancé par le ministère a connu un certain succès avec 284 projets déposés, 81 retenus et finalement 19 récompensés.

Il s’agit des établissements suivants : collège Alain Savary d’Istres (académie d’Aix-Marseille), collège Ruisseau de Montcornet (Amiens), lycée Marcel Gambier de Lisieux (Caen), collège La Ponétie d’Aurillac (Clermont-Ferrand), lycée Joliot-Curie de Dammarie-les-Lys (Créteil), collège Saint-Exupéry de Montceau-les-Mines (Dijon), collège de Varens de Passy (Grenoble), lycée professionnel Augustin Arron de Baie-Mahault (Guadeloupe), lycée Leconte de Lisle de Saint-Denis (Réunion), école du Vieux moulin à Ames (Lille), lycée Notre Dame d’Ussel (Limoges), lycée hôtelier de Saint-Chamond (Lyon), collège Françoise Giroud de Vendres (Montpellier), lycée Alexis de Tocqueville de Grasse (Nice), collège Michel Chasles d’Epernon (Orléans-Tours), collège Louis Pasteur à Morée (Orléans-Tours), Rencontre européenne de lycéens : développement durable (Reims), collège du Querpon (Rennes), cité scolaire collège-lycée Guy de Maupassant à Fécamp (Rouen); soit 8 lycées, 10 collèges et une seule école élémentaire.

Que proposaient-ils ? Par exemple des rencontres européennes de lycéens sur ces thématiques; un projet de réduction de la consommation énergétique de l’établissement comme à Fécamp; la végétalisation du lycée en lien avec un conservatoire botanique à Saint-Denis de la Réunion; un nouveau circuit d’alimentation du self pour le lycée hôtelier de Saint-Chamond; la réhabilitation d’un bord de rivière à Montcornet.

Sur quels critères ont-ils été retenus ?

Que nous apprend le concours sur l’état de l’éducation au développement durable (EDD) et quels conseils donner aux futurs candidats ?

Pour Michel Hagnerelle, doyen de l’Inspection générale d’histoire – géographie et membre du jury, « globalement le concours est révélateur du fait que les établissements qui s’impliquent dans l’E.D.D. sont de plus en plus nombreux. Mais une partie a du mal à basculer de l’éducation à l’environnement vers le développement durable ». Le passage de l’un à l’autre « se fait doucement ». Par contre, « les établissements commencent à développer des projets globaux intégrant des actions qui se greffent sur plusieurs disciplines et ont des résonances dans la vie de l’établissement. C’est une vraie évolution ».

Deux autres critères ont influencé favorablement le jury. « N’ont été retenus que les projets mettant en œuvre des partenariats » souligne M. Hagnerelle. Les partenaires ont été aussi bien des collectivités locales, que des associations, ou des agences. « Les établissements ont diversifiés les partenariats. Pratiquement aucun projet n’a qu’un seul partenaire. Toujours on en trouve plusieurs » souligne M. Hagnerelle.

Il voit encore une autre dimension intéressante dans les projets de cette année. « On a peu de projets globaux. Pratiquement tous sont ancrés dans un territoire précis. Du coup on a une réflexion concrète et rattachée à la vie de l’établissement ». Deux principes ont guidé la sélection des projets : qu’ils soient en liaison avec le projet d’établissement et les enseignants et qu’ils ouvrent l’établissement sur l’extérieur.

Le ministère va renouveler l’opération. Il attend du concours qu’il aide à la diffusion de bons exemples retenus. Combien de candidats au concours 2009 ?