Quelques informations glanées de-ci de-là sur la Toile, avec de quoi faire pour fêter dignement les sciences, éduquer aux médias, et même mieux comprendre nos élèves ! Par Julie Anne, François Jarraud et Blandine Raoul-Réa
18ème fête de la science 2009
Du 16 au 22 novembre, la science se fête partout, par tous, et de façons aussi diverses que parfois incongrues !
Pour trouver tous les Ă©vènements organisĂ©s aux alentours, reportez-vous au site officiel de la manifestation, qui offre encore une fois un large Ă©ventail d’activitĂ©s : des ateliers, des expositions, des confĂ©rences, des rencontres et des dĂ©bats, des spectacles…
Sous le double patronage de GalilĂ©e et Darwin, la thĂ©matique de cette annĂ©e, « Aux origines de la vie et de l’univers : quelles Ă©volutions, quelles rĂ©volutions ? », mettra surtout Ă l’honneur l’astronomie et l’Ă©volution.
Le site dédié
http://www.fetedelascience.fr/
Exemples d’activitĂ©s pĂ©dagogiques proposĂ©es par Docs pour Docs
http://docsdocs.free.fr/spip.php?breve308
Les vidéos du CNRS
Mais aussi bien pour étayer une recherche que pour tout simplement susciter curiosité et émerveillement.
La page
http://www.cnrs.fr/fr/science-direct/video/video.html
La presse gratuite pour les jeunes : « mon journal offert »
…après une promesse quelque peu oubliĂ©e et sous conditions.
Souvenez-vous : en janvier 2009, lors des États GĂ©nĂ©raux de la presse, le PrĂ©sident de la RĂ©publique reprenait l’une des propositions du rapport Spitz d’octobre 2004 (proposer Ă chaque jeune atteignant 18 ans un abonnement gratuit de deux mois Ă un quotidien),Ă la foi
Dès le 30 octobre, 200 000 jeunes (??, surtout lorsqu’on voit sur la page d’accueil du site : « offre rĂ©servĂ©e aux 200 000 plus rapides »…), de 18 Ă 24 ans, se voient proposer de recevoir gratuitement, une fois par semaine et pendant un an, un exemplaire d’un quotidien d’informations, Ă choisir parmi 59 titres nationaux et rĂ©gionaux. Objectif principal affichĂ© : habituer les jeunes Ă la lecture de la presse Ă©crite payante et quotidienne.
FinancĂ© par l’État (l’acheminement) et par les Ă©diteurs, ce programme bĂ©nĂ©ficie d’une grande campagne de communication Ă l’appui : les pages de publicitĂ© sont plaisamment tournĂ©es, et les spots valent le coup d’Ĺ“il, mĂŞme si certains pourront y critiquer l’aspect « facile » d’attirer le lectorat par le biais du fait-divers racoleur.
On aura du coup peut-ĂŞtre le mauvais esprit de tiquer sur l’aspect « soutenons l’Ă©conomie de la presse en crĂ©ant des habitudes de consommation » (car c’est presque clairement cela qui est dit), plus que l’idĂ©e de dĂ©velopper dès le plus jeune âge le rĂ©flexe de se tourner vers la presse Ă©crite, ce qui aurait pu ĂŞtre le cas si on avait donnĂ© en plus la possibilitĂ© de varier le numĂ©ro reçu chaque semaine, histoire d’exercer un petit quelque chose…comment dĂ©jĂ ? l’ esprit critique ?
Mais ne boudons pas (trop) notre plaisir, surtout quand on lit cet extrait de dépêche AFP :
« L’abonnement gratuit n’Ă©tant pas « la panacĂ©e », un groupe de travail commun des ministères de la Communication et de l’Éducation va Ă©galement rĂ©flĂ©chir Ă un programme d’Ă©ducation aux mĂ©dias, selon M. Mitterrand »
Ah oui, ça pourrait être une bonne idée : bon, qui lui parle du CLEMI, à notre Ministre?
Le site
http://www.monjournaloffert.fr/
L’annonce sur le site du Ministère de la Culture et de la Communication
http://www.culture.gouv.fr/mcc/Actualites/A-la-une/Frederic-Mitterrand-lance-l-operation-Mon-journal-offert?
L’article de l’AFP
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5inlm0Jz4Gh46BcMNdlI4u_f-AU2A
Pour mémoire, Le rapport Spitz
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/044000522/index.shtml
Un magazine pour l’iPhone
Cityphone, le premier magazine dĂ©diĂ© Ă l’iPhone et Ă l’iPod Touch voit le jour. Ce sera un bimestriel dont la thĂ©matique sera l’iPhone et Ă l’iPod Touch. Pourquoi ? Parce que parmi les 85 000 application disponibles, il y a une niche pour les utilisateurs de l’iPhone dans le conseil, la critique, l’information sur les nouveautĂ©s…
Salon du livre et la presse jeunesse de Montreuil (93)
A l’occasion du 25ème anniversaire du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil qui va ouvrir Ă la fin du mois de novembre, un cahier sera Ă©ditĂ©. Ce cahier anniversaire rassemble les illustrations de vingt-trois artistes et Ă©voque leurs univers et leur talent. Chacune de ces illustrations suggère une fĂŞte qui bat son plein, dans laquelle chaque artiste invite les hĂ©ros qui ont nourri son imaginaire d’enfance. L’Italie sera Ă l’honneur comme la « FĂŞte ».
Site du salon
http://www.salon-livre-presse-jeunesse.net/I_sal_08.php
La liberté de la presse régresse en France et en Europe
RĂ©duite au 43ème rang, derrière le Mali ou la JamaĂŻque; la France n’est plus un exemple pour la libertĂ© de la presse, estime Reporters sans frontières. « Il est inquiĂ©tant de constater que des dĂ©mocraties europĂ©ennes comme la France, l’Italie ou la Slovaquie continuent, annĂ©e après annĂ©e, de perdre des places dans le classement », Ă©crit Reporters sans frontière. « L’Europe doit faire preuve d’exemplaritĂ© dans le domaine des libertĂ©s publiques. Comment dĂ©noncer les violations commises dans le monde si l’on n’est pas irrĂ©prochable sur son territoire ? »
http://www.rsf.org/spip.php?page=impression&id_rubrique=1001
Recomposition brutale, racolages Ă tous les rayons
Un article militant, dans un journal qui ne l’est pas moins, certes. Mais Serge Halimi y pose de quoi se (re)mettre la situation Ă jour, les chiffres en tĂŞte, et les problĂ©matiques Ă plat. A cĂ´tĂ© des choses que l’on savait dĂ©jà – la baisse de la part de la presse dans le budget des mĂ©nages, l’Ă©croulement des recettes publicitaires, le dĂ©graissage Ă l’Ĺ“uvre dans la presse -, d’autres moins connues : ainsi, l’offre de contenus mĂ©diatiques augmenterait des 30% par an !
L’intĂ©rĂŞt de l’article est aussi de montrer toutes les solutions et parades mises en Ĺ“uvre aujourd’hui pour parer aux problèmes vitaux que rencontre mondialement la presse.
« Comment continuer Ă financer des entreprises journalistiques coĂ»teuses (enquĂŞtes au long cours, reportages Ă l’étranger, relecture et vĂ©rification des textes par des Ă©diteurs, intervention des correcteurs) quand les ressources habituelles se dĂ©robent ? » se demande l’auteur : ne plus le faire, et se concentrer sur ce qui marche (le court, le scoop, le racoleur)? Partir du principe que cela n’intĂ©resse plus les gens? Renvoyer le public sur d’autres supports (ah, Internet, la panacĂ©e universelle)?
Cet article nous permet aussi de revenir sur le problème intrinsèque d’une presse qui veut Ă la fois complaire aux publicitaires (au point de doper artificiellement les ventes (abonnements bradĂ©s, diffusion gratuite dans les lieux de passage) et au public (l’inflation galopante des faits divers, rĂ©sultant de « partis pris Ă©ditoriaux » clairement orientĂ©s vers un appât facile du lecteur ou du spectateur) : quelques-unes des parades couramment utilisĂ©es sont Ă©voquĂ©es, en restent d’autres.
Ce texte ne devrait pas seulement ĂŞtre un point fait sur ces problèmes, mais surtout le dĂ©part d’une sĂ©rie de rĂ©flexions plus larges : incriminer les organismes de presse ne saurait ĂŞtre fait sans se demander ce qui a changĂ© dans la sociĂ©tĂ© pour que les gens se passent de d’informations dites de qualitĂ© et de presse quotidienne…
A utiliser comme départ pour turbiner avec nos élèves (en SES ou Histoire-géo par exemple)
L’article de Serge Halimi
http://www.monde-diplomatique.fr/2009/10/HALIMI/18206
La Ligue Slam de France veut faire Ă©cole
« Les collectifs passent la majeure partie de leur temps à l’école, à animer des ateliers en milieu scolaire et périscolaire. A Tours, Slam 37 est évidemment présent dans les écoles : des CM2 de la ville au Lycée pro de Loches. A Reims, Slam Tribu travaille à une grande rencontre inter-collèges pour le printemps prochain… L’objectif de ces activités ? Donner à chaque enfant (ou adolescent) la possibilité de prendre le micro et de s’exprimer librement autour d’un thème ». La Ligue a vocation à soutenir des projets éducatifs.
Opération « Dis-moi dix mots »
« Dis-moi dix mots » est une opĂ©ration nationale pilotĂ©e par le ministère de la Culture et de la Communication (dĂ©lĂ©gation gĂ©nĂ©rale Ă la langue française et aux langues de France). Son objectif est de sensibiliser le grand public de façon ludique aux enjeux de la langue dans les diffĂ©rents secteurs de la sociĂ©tĂ© civile. Sur une pĂ©riode Ă©largie d’octobre Ă mai, elle invite le public Ă cĂ©lĂ©brer notre langue, outil par excellence du lien social, de l’expression personnelle et de l’accès Ă la citoyennetĂ© et Ă la culture ». Chaque annĂ©e, dix mots sont choisis pour permettre de libĂ©rer l’imaginaire de ceux qui s’en emparent. En 2009-2010 il s’agit de « baladeur, cheval de Troie, crescendo, escagasser, galère, mentor, mobile, remue-mĂ©ninges, variante, zapper ».
http://www.education.gouv.fr/cid49366/mene0900880c.html
De la mobilité des téléphones et de la langue
Sous ce titre, un article très rafraĂ®chissant qui porte un regard plutĂ´t inhabituel et optimiste sur l’Ă©criture de SMS, « sociolecte Ă©crit » de nos jeunes. Lætitia Bianchi, de la revue Le Tigre, nous montre ici en effet que l’Ă©criture quelque peu dĂ©routante parfois des SMS ne dĂ©coule pas tant d’un appauvrissement de la langue que d’une double contrainte : la structure des claviers des tĂ©lĂ©phones (ou les lettres privilĂ©giĂ©es, comme le K et le W, le sont de par leur accessibilitĂ© immĂ©diate – touche appuyĂ©e une fois) et le nombre de caractères limitĂ©s par message.
Loin d’ĂŞtre franchement innovante, cette technique est dĂ©jĂ Ă l’Ă©preuve depuis des dĂ©cennies, que ce soit lors de la prise de notes rapides comme pour la rĂ©daction de petites annonces. Des codes et condensĂ©s nouveaux, propre Ă l’outil, ont donc Ă©tĂ© crĂ©Ă©, qui prĂ©supposent d’ailleurs, loin de ce que l’on pense, une certaine habiletĂ© Ă jouer avec la langue – du moins pour les initiateurs de ces formulations-, et Ă s’adapter aux nouvelles contraintes technologiques.
Mais, ce sur quoi l’article est peut-ĂŞtre trop optimiste, c’est lorsqu’il prĂ©suppose pour tous nos jeunes le bagage scriptural minimum : « Certains Ă©crivent « ki » sur leur portable, et alors ? Il y a Ă©crit « qui » dans la somme Ă©crasante des Ă©crits qui nous entourent ; ils savent bien que c’est « qui » qu’il faut Ă©crire. ».
Et bien non, tous ne savent pas toujours que c’est « qui », qu’il faut Ă©crire. Et c’est autrement plus important qu’une simple faute d’accent, lorsque nom, verbe ou adjectif en viennent Ă ĂŞtre mĂ©langĂ©s et composent un tout informe dans la tĂŞte des Ă©lèves. Le langage sms ne serait peut-ĂŞtre alors, ni plus ni moins, qu’un nouveau marqueur d’une certaine forme d’illettrisme : mais y-a-t-il pour autant corrĂ©lation entre les Ă©lèves usant de mots SMS sans le savoir et tous nos « classiques » dysorthographiques, dyslexiques et autres?
L’article est toutefois bien intĂ©ressant et curieux, et permet un petit clin d’Ĺ“il pour nos collègues de Lettres : « Et c’est ainsi, ironie du sort, que le k, lettre savante en voie de disparition dans la langue française, souvent mal-aimĂ©e des collĂ©giens et lycĂ©ens car plus difficile Ă tracer qu’un simple c, connaĂ®t un revival qui fait le dĂ©sespoir des professeurs. »
L’article
http://www.le-tigre.net/De-la-mobilite-des-telephones-et.html