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Par Françoise Solliec

Signe des temps, la ville de Roubaix, un peu moins de 100 000 habitants, 62 écoles publiques, s’est dotée depuis quelques années, à côté d’une direction de l’éducation relativement classique (gestion des écoles et des agents), d’une direction des politiques et prospective éducatives. Sa directrice, Emmanuelle Bouchez, nous en présente les missions.

L’éducation est une priorité municipale des élus, affirme Emmanuelle Bouchez, traduite depuis 2000 dans un projet éducatif local, concerté avec tous les acteurs, aussi bien ceux de l’éducation nationale que les parents ou les associations.

Le projet 2005-2010 prévoit « une ouverture des enfants et des jeunes au monde contemporain, qui leur donnera l’envie et les moyens de se projeter et de construire leur avenir ; une participation des enfants et de leurs familles à la vie de la cité, notamment dans les lieux d’information, de débats et de décision (accès à la citoyenneté) ».

Le travail avec les parents n’est cependant pas encore assez poussé et le service d’Emmanuelle Bouchez est en train de réaliser un état des lieux, afin de davantage impliquer les parents les plus en difficulté vis-à-vis de l’école.

Dans un cadre prospectif, et liée au projet de réussite éducative, une grande réflexion est menée à Roubaix sur tous les aspects de la vie de l’enfant : repas, sommeil, éducation, etc. Des formations ont été montées sur certains sujets avec les fédérations laïques.

La ville de Roubaix est une ville jeune qui investit dans l’éducation, car il s’agit de construire la ville de demain en formant ses futurs citoyens. Les trois grandes priorités favorisent les classes découverte, les projets culturels qui valorisent notamment le contexte roubaisien ou intercommunal et la mobilité. Toutes ces activités s’exercent à la fois sur le temps scolaire et extrascolaire, la ville cherchant à qualifier au mieux ce dernier. Les activités sportives sont plutôt développées par le biais d’interventions dans les écoles d’éducateurs sportifs présentant des activités un peu hors du commun.

Afin de permettre aux écoles élémentaires de définir leurs projets pour l’année prochaine, un descriptif des actions soutenues par la ville leur est envoyé en avril. Les thématiques possibles sont très larges : santé, citoyenneté, actions environnementales, culturelles, sportives, etc. Un chargé de mission travaille avec les directeurs et les IEN pour aider les écoles monter leurs projets, qui doivent être rendus en juin.

La ville s’implique également dans les projets des collèges et des lycées, que suit un autre chargé de mission. Les aides, discutées avec les collectivités de rattachement des établissements permettent de financer environ 1 projet par établissement et par an. Elles portent notamment sur la mobilité des élèves et des projets culturels et citoyens. Un travail en commun est mené sur le décrochage scolaire, avec l’aide de différents dispositifs (plan Hirsch par exemple) ou institutions (notamment la région).

En ce qui concerne les reconstructions ou rénovations, un plan est établi touchant quelques écoles, parfois en centre ville, déclare Emmanuelle Bouchez. Une enveloppe annuelle est votée pour l’équipement informatique, mais la réflexion n’est pas achevée concernant les outils multimedia, qui constituent une autre priorité.

Sur l’accompagnement à la scolarité, les propositions ont évolué, faisant une plus large place aux ateliers et se concentrant moins sur l’aide aux devoirs. Là encore une personne a été nommée spécifiquement sur ce poste, assurant la liaison avec les écoles et les différente associations (AFEV, associations socio-culturelles ou éducatives). « On sent que les partenariats se renforcent , que les écoles y trouvent davantage leur place » affirme Emmanuelle Bouchez.

Cette année, pour la première fois, le maire a souhaité réunir l’ensemble des directeurs d’école pour une journée d’échanges. L’IA et les IEN ont co-organisé cette manifestation, comptabilisée comme journée de formation pour les directeurs. « Dans cette journée, très riche, s’est tenu un véritable débat sur la politique éducative, qui a bien davantage occupé que les problèmes de gestion. ».

Les nouveaux professeurs des écoles ne sont pas oublés. Depuis quelque temps, ils bénéficient d’une journée d’accueil de la ville, qui leur présente ses différents points d’intérêts et ses projets culturels.

Selon Emmanuelle Bouchez, la remise en cause des compétences des collectivités risque bien de rejaillir sur le développement des projets éducatifs locaux. Elle reste cependant optimiste et estime que les échanges entre villes, notamment dans le réseau des villes éducatrices, peuvent constituer une force de proposition.

Le projet 2005-2010 de Roubaix

http://www.ville-roubaix.fr/srub-4-203-208-projet-educatif-local-2005-2010-pel.html

Le discours du maire de Roubaix lors de l’ouverture du forum des enseignants innovants en 2009

http://www.cafepedagogique.net/communautes/Forum2009/Lists[…]