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Par Françoise Solliec

Pour le lycée Paul Langevin de Suresnes, 92, c’est le parcours d’orientation des élèves, de la 2nde à la terminale, qui apparaît comme une priorité à mettre en place, en faisant entrer les élèves dans une démarche active, suivie de très près par toute une équipe.

Au lycée Paul Langevin, les expérimentations menées ont fait l’objet de nombreuses réunions de mise au point et les représentants syndicaux les suivent avec beaucoup d’attention, déclare la proviseure Michèle Amiel. L’accord du CA a été relativement facile à obtenir car les deux actions labellisées, qui ont bénéficié de moyens rectoraux et qui portent, l’une sur l’orientation, l’autre sur la pluridisciplinarité, sont en fait le prolongement d’actions déjà amorcées.

Tous les professeurs principaux de 2nde et de 1ère sont mobilisés dans le parcours d’orientation mis en place cette année, ainsi que quelques autres enseignants qui ont accepté de jouer un rôle de référent, la direction, les conseillers du CIO, les documentalistes et des surveillants, au total une trentaine d’adultes.

Constatant que plus du quart des élèves de 2nde connaissent des difficultés d’orientation, qui ne sont pas nécessairement dues seulement aux difficultés scolaires, Michèle Amiel et son équipe ont souhaité les faire entrer dans une démarche active et un parcours à étapes formalisées. Le travail s’effectue par petits groupes avec des outils de liaison comme le livret d’orientation. Après une phase diagnostic qui permet de repérer les élèves à suivre, un référent est désigné avec l’accord de l’élève. Il aura à suivre un groupe d’au maximum 5 élèves et effectuera avec eux différentes activités, méthodologie, aide à l’analyse des bilans, aide aux démarches, etc. Toutes ces activités et d’autres encore sont consignées dans le livret d’orientation qui sert de médiation entre les différents acteurs.

« Les élèves les plus en difficulté interrogent l’identité de l’enseignant, qui a alors besoin de partager » explique Michèle Amiel. Une formation à l’entretien a donc été montée dans l’établissement avec l’aide du rectorat.

La mise en place du processus a été relativement longue et les référents ne suivent véritablement les élèves que depuis peu. Il faudra donc attendre encore un peu pour un bilan plus précis en 2nde.

Dans les classes de 1ère, une aide à l’orientation active est proposée depuis longtemps sous la forme d’une semaine de stage en entreprise. Les professeurs principaux sont tous sensibilisés et des partenariats ont été établis avec les entreprises qui envoient des personnels intervenir dans les classes afin de présenter les métiers et de répondre au mieux aux questions des élèves. Cette action se complète d’un forum des anciens, subventionné l’an dernier par le dispositif Orient’action du conseil régional. Dans ce forum, les témoignages des anciens élèves, insérés ou non dans la vie professionnelle, donnent une image direct des parcours, des difficultés éventuelles et des démarches menées.

Selon Michèle Amiel, ce dispositif est efficace et permet aux élèves de formuler des choix correspondant mieux à un futur projet professionnel. Le parcours d’orientation concernera également à terme les élèves de terminale, pour lesquels existent déjà différents accords (partenariat avec HEC, projets classes prépas avec Sciences Po), mais pour l’instant l’établissement consacre ses efforts aux élèves de 2nde et de 1ère.

La deuxième action porte sur la mise en place de réalisation de projets pluridisciplinaires, un par classe de 2nde, dans un esprit de découverte. De tels projets de classe correspondent également à une tradition ancienne dans le lycée, et ont souvent été utilisés pour remotiver les élèves. Ils permettent en outre de structurer et préparer une démarche de TPE.

Les différents projets proposés font travailler les élèves par groupes de 2 ou 3 sur un objet pluridisciplinaire et se terminent par une présentation orale, dont l’organisation n’est pas encore complètement définie, mais à laquelle Michèle Amiel aimerait donner un maximum de visibilité. Les thématiques en sont très variées, écriture, architecture, cinéma, étude des médias, objets scientifiques, etc. Quelques exemples en sont donnés sur le site du lycée.

Avec la réforme du lycée, déclare Michèle Amiel, on le voit déjà ici, c’est l’identité professionnelle des enseignants qui sera amenée à évoluer, notamment pour mettre en place les procédures d’accompagnement personnalisé des élèves. C’est un sujet sur lequel nous aurons tous à travailler.