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Par Françoise Solliec

Dans un lycée des métiers, une partie du fonds documentaire et des activités du CDI est tout naturellement liée aux spécificités de l’établissement. Comment les professeurs documentalistes peuvent-ils alors maintenir et faire reconnaître leur propre expertise professionnelle ?

« J’aime beaucoup mon métier » affirme Bruno Michel, qui est avec son collègue Michel Pallasse l’un des deux documentalistes du lycée paramédical et social Rabelais à Paris. « On a plaisir à faire ce qu’on fait ; nos élèves n’ont pas de très bons résultats, mais ils sont très attachants ».

Il faut dire que, dans ce lycée, les conditions de travail sont pour le moins agréables. Le CDI, très spacieux (280 m2) se compose en fait de 3 salles décloisonnées et est doté d’un équipement informatique important : 2 vidéo-projecteurs, 32 ordinateurs, une imprimante sophistiquée, un kiosque Onisep. Même s’il n’y pas de salle de travail isolée, il est possible d’y accueillir des groupes pour travailler avec l’un des vidéo-projecteur. Le centre est, depuis longtemps, très bien intégré dans cet établissement de 1250 élèves et accueille de nombreuses activités pédagogiques

Chaque année, comme dans de nombreux lycées, une partie du temps des documentalistes est consacré à l’accueil des élèves de 2nde et au suivi des TPE. Ils participent aux manifestations organisées par l’Onisep, aux journées portes ouvertes et sont impliqués dans les relations internationales mises en place dans l’établissement, notamment en Afrique, en Chine, en Allemagne. En langues vivantes, ils assurent des activités de soutien et de méthodologie, notamment avec un travail sur la presse étrangère.

Mais les spécificités de l’établissement entraînent aussi une activité de recherche documentaire soutenue dans le domaine de l’hygiène, notamment avec les BTS, un travail intergénérationnel avec l’hôpital Bretonneau (unité gériatrique) et des déplacements tout au long de l’année dans des centres aérés, avec les élèves de l’école d’infirmiers ou de puériculture. En lien avec le GRETA, les documentalistes participent à des actions de formation pour adultes. Ils mènent aussi en propre une activité de tuteurs pour les préparationnaires au Capes de doc et jouent un rôle dans l’animation du bassin.

Le lycée est équipé de l’ENT Fylab (il fait partie des 15 premiers établissements expérimentateurs des ENT franciliens), mais cela a peu de conséquences pour le CDI, qui a développé son propre portail Netvibes. « Nous avons utilisé l’ENT dans le cadre des TPE et nous avons pu avoir accès aux cahiers de textes de certains collègues » précise Bruno Michel.

Pour ce qui est d’entraîner les élèves à la lecture, plusieurs actions sont menées. « Nous n’avons guère de relations avec la bibliothèque du quartier, mais plutôt avec la BnF, que nous avons fait visiter à 2 classes de 1ère ». Les nouvelles acquisitions d’ouvrages sont systématiquement mises en valeur et de nombreuses occasions de dialogue sont saisies. Le fonds technique st important et les élèves y trouvent de la documentation sur des problématiques professionnelles, telles les maladies ou le blanchiment de la peau. Les nombreux abonnements aux revues sont très utilisés par les élèves.

Les témoignages des professionnels sont toujours appréciés et le CDI accueille plusieurs reprises des interventions d’écrivains ou de journalistes,

Selon Bruno Michel, l’utilisation des Ipods ou autres outils nomades est de plus en plus courante. « Nous formons les élèves à reconnaître les bons sites et à avoir des idées sur la qualité de l’information obtenue. Il y a cependant un gros travail à faire avec eux sur la présentation des documents et nous devons faire preuve de beaucoup de vigilance et d’éducation par rapport aux blogs. Mais nous sommes très bien reconnus en tant qu’experts de la documentation ».

Par rapport aux enseignants, Bruno Michel estime avoir avec son collègue une fonction de fédérateurs et de mutualisateurs. « Ils savent que le CDI n’est pas une salle de classe comme les autres ». Le centre est ainsi le lieu où se rejoignent de nombreux projets, comme l’action menée autour de la poésie qui a débouché sur un arbre à poèmes ainsi que des expositions, par exemple la présentation d’une filière technique (réalisée dans le cadre du Trophée AFDET), ou celle de panneaux sur le Sénégal, associés à une collecte de vêtements et de fournitures scolaires.