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Entretien avec Ariane Azema, directrice générale adjointe, unité lycées

Vous venez d’être nommée à la tête de l’unité lycée. Pouvez-vous expliciter les fonctions du DGA ? Votre parcours antérieur vous y prédisposait-il ?

Etre DGA en charge des lycées, c’est principalement veiller à la coordination de quatre directions et de dizaines de services. Assurer le bon fonctionnement des quelques 470 lycées publics franciliens est certes leur mission commune mais elle repose sur des fonctions et des impératifs multiples. Depuis la conception et la programmation de lycées neufs ou en rénovation, un temps par définition long, jusqu’au quotidien des établissements qu’il s’agisse des moyens, certaines politiques éducatives ou encore des travaux et de la miantenance qu’il faut assurer au jour le jour et parfois même en urgence. Et ce, en lien avec les proviseurs et leurs adjoints, les communautés scolaires mais également nos partenaires académiques et les différentes collectivités locales concernées. Mes compétences acquises lorsque j’étais en charge de différentes dossiers interministériels à la Datar tout comme les fonctions que j’ai exercées plus récemment auprès du Président Jean-Paul Huchon pour coordonner, au sein du cabinet, l’élaboration et la négociation du schéma directeur d’aménagement (SDRIF) sont aujourd’hui un atout précieux. J’ajouterais que, par ma formation et mon parcours, je suis convaincue du caractère décisif des enjeux de formation pour l’évolution de la métropole francilienne.

Quelles sont vos premières impressions après juste un mois de fonctionnement ( accueil, taille de l’unité, organisation, liens avec la vice-présidence, avec le cabinet …) ?

La diversité des compétences, la technicité des métiers et les responsabilités qui incombent aux agents sont des caractéristiques fortes, construites durant une décennie au cours de laquelle l’unité a conduit des centaines de chantiers. Désormais, dans le cadre d’une décentralisation plus poussée même si elle n’est pas tout à fait stabilisée, l’unité lycées est l’une des unités les plus au contact des Franciliens. Aux côtés des élus régionaux présents dans les conseils d’administration, au service de l’exécutif régional avec une nouvelle Vice Présidente, Madame Henriette Zoughebi, les agents de l’unité assurent au quotidien la présence de la Région. Cela demande tout à la fois de mettre en oeuvre les choix et les priorités définies par l’Assemblée régionale au service de la réussite de tous les lycéennes et lycéens, en s’adaptant constamment à la diversité des établissements et aux attentes des communautés scolaires. C’est dans cet esprit que Brigitte Bonin, Directrice de l’administration, des finances et des moyens des établissements, que je tiens à saluer tout particulièrement, a assuré pendant plusieurs mois la direction de l’unité. Et c’est avec cette légitime attente de de réactivité mais également de pilotage à plus long terme que j’ai été accueillie.

Plus particulièrement, quels ont été les dossiers chauds à traiter à votre arrivée ?

Alors que j’étais à peine nommée, nous avons du gérer les incidents qui se sont produits en marge de la mobilisation des jeunes sur les retraites. La moblisation des ingénieurs et des techniciens basés dans les antennes territoriales, tout particulièrement celle du Nord Est, a ainsi permis d’assurer le suivi, par le Président et la Vice Présidente, quasiment heure par heure de la sécurité des lycéens au sein des établissements. Et ainsi d’accompagner les personnels de direction de la trentaine d’établissements précisément concernés pour faire face aux dégâts matériels. Plus classiquement, si j’ose dire, j’ai pu consacré ces premières semaines à la préparation du budget. Mais également aux échanges avec les représentants des proviseurs et des intendants sur le calcul de la DGFL ainsi qu’au travail avec les rectorats concernant les mesures de rentrée, sur fond de réforme de la filière technologique, autant de thèmes qui étaient au coeur de la réunion annuelle, et peut être à l’ambiance inusuelle, avec les établissements le 6 décembre dernier.

Quelles sont vos méthodes de travail ? Pouvez-vous nous décrire une « journée type » ?

La mission d’un DGA relève bien sûr d’une fonction d’autorité. Mais je crois particulièrement important de mettre en oeuvre un management d’adhésion et de projets. Compte tenu, encore une fois, de la diversité des métiers et des responsabilités qui incombent, à tous niveaux, à l’ensemble des agents. En raison, bien évidemment, de la transversalité entre services que nous devons développer davantage afin que les établissements puissent compter sur l’Unité Lycées, qu’ils s’adressent aux ingénieurs et techniciens, aux architectes et aux programmistes, aux comptables et aux budgétaires ou encore à ceux qui sont en charge les politiques éducatives régionales. C’est pourquoi depuis mon arrivée j’essaie de combiner au mieux la prise de contact directe avec les agents des différents services de l’unité, le travail de fond de dossier avec l’encadrement, les visites d’établissements et échanges avec les proviseurs et leurs adjoints, le travail avec nos partenaires. La gageure étant de traiter les dossiers urgents, d’arbitrer certaines décisions et le lancement de chantiers stratégiques, en lien avec l’exécutif et la direction générale des services.

Avez-vous déjà des projets d’évolution de l’unité ?

A ce jour, le projet le plus important en termes d’oragnisation concerne la conception et la mise en place d’un nouveau système d’information et de données que nous nommons Emily. Mais dans les mois qui viennent, nous devons avant tout mener à bien certains chantiers qu’il s’agisse des groupes de travail visant à assurer une nouvelle relation et un meilleur fonctionnement des établissements (barèmes régionaux de la DGFL, restauration scolaire, ENT, maintenance et énergie), de la prochaine révision du plan prévisionnel d’invesstissement et de rénovation ou, enfin, des nouvelles politiques éducatives, en faveur de l’égalité et de la réussite scolaire, telles que définies par l’exécutif dans sa délibération d’octobre dernier. De la mise en oeuvre de ces chantiers, transversaux aux directions, nous déduirons pragmatiquement et collectivement les évolutions nécessaires.

Entretien : Françoise Solliec