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Dans un discours très offensif au Salon de l’éducation, le 22 novembre, le ministre de l’éducation nationale a affirmé avec force ses objectifs et annoncé sa volonté d’aller jusqu’au bout sur les rythmes scolaires.

« Nous sommes à un moment où il faut montrer la volonté qui est la notre », a déclaré Vincent Peillon. « On mesure que les forces conservatrices sont présentes dans la société et qu’il faut réarmer notre courage. Il s’agit bien de changer l’école ». Le ministre a évoqué une « mobilisation totale » et sa « volonté de mettre en oeuvre une grande réforme ». La loi d’orientation et de programmation est présentée comme « une loi de rupture et d’espérance pour les élèves ».

La question des rythmes scolaires était dans tous les esprits deux jours après l’annonce par François Hollande d’un étalement de la réforme jusqu’en 2014. « On va faire la semaine de 4 jours et demi », a déclaré V. Peillon, qui a répété : « La droite a reculé car c’est difficile. On va le faire ». Il estime que c’est « l’engagement de sa vie ». V Peillon a précisé que les sommes du fonds spécial ouvert par le gouvernement pour venir en aide aux communes ne seraient versées qu’aux communes qui s’engagent en 2013″. Pour bien marquer sa volonté de dépasser l’impression laissée par la décision présidentielle, V Peillon a annoncé un agenda de réformes qui irait au delà de la loi d’orientation et de programmation. La réforme du collège, du lycée, du volume annuel du temps scolaire y seraient abordées. Les rythmes « c’est l’engagement de ma vie », affirme V Peillon. Pour lui, « il n’y a pas de recul ». En attendant la loi d’orientation et de programmation va prendre du retard. Elle ne devrait être présentée que fin janvier 2013, soit un mois plus tard que prévu.

Sous le regard de son nouveau directeur de l’enseignement scolaire, Jean-Paul Delahaye, le ministre a dit vouloir « changer la pédagogie… même si ce n’est pas compris par certaines organisations syndicales ». Il a aussi confirmé ses ambitions numériques , évoquant une filière de production, la formation aux usages et le très haut débit en zone rurale. Interrogé sur la liaison école – collège, le ministre a précisé qu’il écartait les expérimentations d’échange d’enseignants évoqués à un moment mais que la coordination entre école et collège serait obligatoire.

Ce retour offensif de V Peillon s’est manifesté toute la journée où le ministre a parcouru le Salon de l’éducation et le salon Educatec Educatice. Il a aussi décidé de déjeuner, en toute discrétion, avec 20 enseignants innovants, marquant ainsi la volonté de changer l’Ecole et d’être proche des enseignants. Une double fidélité qui, pour Vincent Peillon, est possible.

François Jarraud