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Maxime Travert et Nicolas Mascret, maîtres de conférences à l’IUFM d’Aix-Marseille interpellent les décideurs, à travers un article dans le nouvel observateur, au sujet de l’absence de compétence concernant le « corps » dans le socle commun de connaissances et de compétences. Au moment où le ministre déclare dans la lettre à tous les personnels de l’éducation nationale du 26 juin 2012, que « la conception et les composantes du socle commun doivent être repensées », le ciment de la nation peut-il abandonner les corps de toute dimension éducative !? La nouveauté, dans la démarche des auteurs, est de concevoir ce corps sous la dénomination du «corps cultivé » comme produit de la culture. De plus les propositions à travers la logique du socle, c’est à dire un enseignement où toutes les disciplines ont un rôle à jouer dans la maîtrise de cette compétence.

Pourquoi une compétence sur le corps ?

Qui ne s’exprime pas à travers son corps? Les mots ont évidemment une importance mais il existe des interactions corporelles, un langage par la posture, par le corps, par les actes. Le corps ne s’exprime t-il pas dans le théâtre, dans la récitation d’un poème ? Pourtant, le corps s’enseigne t-il à l’école ? Il convient, sans le moindre doute et en lien avec la société d’aujourd’hui, de proposer des apprentissages concerna nt ce dernier, mais un corps produit de la culture, un « corps cultivé »

L’apport de l’EPS est « essentielle »

Les auteurs précisent le rôle essentiel de l’Education Physique et Sportive, comme moment « privilégié » d’acquisition et de développement d’une motricité spécifique aux activités physiques, sportives et artistiques. Symbole de la culture commune, mais également priorité pour aborder les questions autour de la santé, pour sortir les élèves de la spirale « sédentaire », cela passe forcément par une éducation du corps, une éducation aux mutations de ce dernier pour construire une estime de soi physique, facteur essentiel de son rapport aux autres.

L’EPS oui, mais pas seulement

Comme précisé précédemment, la nouveauté tient du rôle de l’ensemble de la communauté éducative dans l’acquisition de cette compétence autour du corps cultivé. On pourrait même dépasser les propositions des auteurs en évoquant un outil pluridisciplinaire, mais aussi pluri-catégoriel dans le sens où l’ensemble des acteurs, au sein des EPLE, ont un rôle à jouer. Comment ne pas évoquer le rôle du médecin scolaire, de l’infirmière dans les contenus relatifs à ce corps, produit de la culture ? De plus, l’ensemble des disciplines participent à ce rapport au corps, que ce soit dans le cadre de l’apprentissage des langues « vivantes », de la langue française, des connaissances sur le corps humain, etc… Les auteurs, pour leur part, prennent l’exemple de l’éducation civique juridique et sociale au sein de laquelle on pourrait « permettre aux élèves de développer un regard critique sur l’exclusion et les différents excès liés au corps (narcissisme exacerbé, place du corps dans les réseaux sociaux comme facebook, surpoids, dopage, anorexie,…) »

En d’autres termes, le socle commun peut-il ignorer le corps cultivé ?

Antoine Maurice

L’article

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