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Dans un budget général qui prévoit la disparition de 2144 postes, l’éducation nationale continue à faire exception avec la création de 8 804 emplois (équivalents temps plein) au budget 2014. Pour le ministère, le budget permet d’atteindre les objectifs ministériels. Au prix d’une austérité plus forte dans tous les autres domaines.

Le gouvernement a publié le 25 septembre le projet de loi de finances pour 2014. Le texte prévoir une croissance di PIB de 0,9% en 2014 essentiellement du fait de la hausse de la demande extérieure. Dans cette perspective, l’Etat continue un effort de réduction de ses dépenses. Il supprimera en 2014 2144 postes. La Défense voit ses effectifs fondre de 7881 emplois, le ministère de l’économie perd 2 564 emplois. L’intérieur (hors police) en perd 694. Le déficit public se réduit mais l’endettement continue à croitre. La dette représentera 95% du PIB en 2014 (93% en 2013).

L’exception éducative

Dans ce contexte, l’éducation nationale fait vraiment figure d’exception. Son budget augmente de 1,19% passant à 63,4 milliards ,soit 45,1 milliards hors pension. 150 emplois sont créés dans l’enseignement agricole. 8804 postes (etp) sont ouverts pour l’éducation nationale. En dehors de l’éducation nationale, seule la justice connait une croissance nette (+590 emplois). L’intérieur crée 405 emplois dans la police mais en supprime 694 par ailleurs. L’engagement présidentiel de créer 60 000 postes dans l’éducation sur le quinquennat dont 54 000 à l’éducation nationale pèse nettement sur un budget, qui, hors dépenses éducatives, est un budget d’austérité. Depuis 2012, 21 911 emplois ont été créés dans l’éducation nationale, soit un peu moins de la moitié de l’engagement présidentiel.

Des emplois pour la formation initiale

L’essentiel de l’effort gouvernemental se porte sur la formation initiale. En 2014, 21 723 emplois de stagiaires à plein temps sont ouverts. Ces nouveaux enseignants enseignent à mi temps et donc l’effort réel est de 10247 emplois dont il faut défalquer 2183 postes correspondant à la décharge des stagiaires 2013. On arrive ainsi à 8064 nouveaux postes d’enseignants. S’ ajoutent 350 emplois d’AVS, 150 pour les personnels médicaux sociaux et 240 emplois d’enseignants titulaires pour arriver aux 8804 emplois créés. On mesure qu’en dehors de la formation initiale les créations de postes sont quasi inexistantes. A cela s’ajoute le recrutement en 2014 de 6000 emplois avenir professeur supplémentaires s’ajoutant aux 10 000 EAP ouverts en 2013.

La répartition primaire secondaire

N’empêche ces 10247 emplois de stagiaires se répercutent dans les classes. Environ 4000 emplois seront affectés dans le primaire. cela permettra de créer des emplois dans le dispositif plus de maitres que de classes, d’accueillir des enfants de moins de 3 ans et surtout de faire face à la croissance démographique. 4 800 postes seront ouverts dans le secondaire principalement en zone prioritaire. La « priorité au primaire » est donc relative.

La CDIsation des AVS

Le budget prévoit le passage en CDI de 2 800 auxiliaires de vie scolaire (AVS) assistant des enfants handicapés scolarisés. 350 nouveaux emplois d’AVS seront ouverts en 2014 en plus des 8000 contrats aidés recrutés en 2013 et 2014.

Le numérique

C’est une autre priorité du ministère. L’enveloppe ministérielle devrait atteindre 20 millions soit 10 pour les collège connectés et la mise à disposition de ressources, 5 millions pour de la formation (par exemple le programme m@gistère) et 5 millions pour le prioritaire (par exemple l’aide proposée à 30 000 collégiens). Les opérateurs CNDP, CNED doivent développer de nouveaux dispositifs (D’Col, English for schools) sur leurs propres moyens qui sont rabotés en 2014.

Le développement des internats de la réussite

Le ministère va ouvrir avec les collectivités territoriales 6 000 places d’internat d’ici la fin du quinquennat. Cet effort s’accompagne d’un changement de politique. Les internats d’excellence ouverts par N Sarkozy entreront dans la nouvelle politique d’internats de la réussite. Il ne s’agit plus d’extrader hors des quartiers les élèves méritants mais de donner des possibilités d’étude à des élèves des quartiers populaires. L’offre sera rééquilibrée en faveur des collégiens et des lycéens professionnels.

Austérité pour le reste

Hors de ces politiques, le ministère doit s’appliquer al règle de réduction des dépenses de fonctionnement de 3% en 2014. Il pense pouvoir l’atteindre en diminuant ses achats, en gérant mieux son parc immobilier et aussi en pressurant ses sous traitants : Cned et Cndp en tête.

François Jarraud

Le projet de loi de finances