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« J’aime mon métier de professeur des écoles en petite section parce que l’imaginaire, les interprétations littérales d’un jeune enfant m’emporte souvent dans la poésie. parce que ce métier de professeur d’école est un métier altruiste ». Professeur des écoles maître formateur Sylvie Maillard alimente un carnet de notes numériques sur ses pratiques. Parmi ces notes, un remarquable dossier « Cabanes »..

Vous publiez sur votre blog une remarquable série de séances sur les cabanes. Pourquoi avoir choisi ce thème en PS ?

Le projet s’intègre dans une visée d’école. Ce projet « Cabanes » est la troisième partie, versant imaginaire, du projet de classe de l’année scolaire en cours  » Chemins, passages et cabanes « , déclinaison d ‘un axe du projet d’école autour de l’ Espace. J’ai choisi ce thème avec les petites sections (PS) pour élargir l’exploration de l’espace , en convoquant l’imaginaire sur le territoire, le nid, la protection, le refuge, l’éphémère … Il s’agissait de créer des espaces avec les enfants pour habiter la classe, l’école autrement.

A mon niveau, la lecture de « la poétique de l’espace » de Gaston Bachelard a été le point de départ.

Quels objectifs poursuivez vous ?

Mes objectifs pointaient des situations-problèmes de construction, de volumes proches de la sculpture ; des apports culturels avec la projection de cabanes d’artistes et un réseau d’albums autour de la cabane et enfin des situations collectives de coopération. Enfin en terme de socialisation, je visais une ouverture sur l’extérieur de la classe avec la collaboration des parents et d’un artiste.

Vous associez les parents dans une « matinée cabane » . Quel rôle leur donnez vous et pourquoi ?

Lors de la matinée-cabanes, j’ai encouragé les parents à une participation active. Il s’agissait de montrer en situation les parents se poser ensemble un problème, pour un effet miroir de coopération aux petits enfants de 3 ans. Dans la cour du groupe scolaire, les élèves ont pu voir les adultes s’organiser collectivement pour construire ensemble. Echanger, tâtonner, réaliser. J’ai fait appel également à des compétences spécifiques professionnelles des parents pour un film de la matinée avec un papa réalisateur et l’affiche d’invitation avec une maman graphiste.

La cabane est déclinée de différentes façons : avec un vannier, dans et hors la classe… Pourquoi cette déclinaison ?

Cette déclinaison permettait d’explorer différents lieux, différentes matières, différentes postures pour immerger les petits dans ce projet. Certaines cabanes ont été éphémères, d’autres ont trouvé leur place de manière pérenne. Une variation permet d’aller plus loin dans la construction progressive d’une idée, d’une définition, d’un concept et ceci dès la petite section. C’est une démarche pédagogique. La création du bibliotipi de Richard Le Guezennec vannier urbain était placée en conclusion de cette recherche. Cette magnifique bibliothèque de classe a un sens après toutes ces déclinaisons.

Avec cette séquence quels progrès les enfants auront ils fait ?

Les enfants ont construit ces cabanes dans le plaisir. Le plaisir d’apprendre et le plaisir de construire pour ensuite « habiter » ensemble. Ils ont travaillé l’espace concrètement, en situation. Ils se sont posés des questions en explorant diverses matières, le papier, l’osier, le carton, le tissu, en détournant des objets comme par exemple la cabane-livres en BCD pour le grand diplodocus de la classe.

Enfin, les situations de langage ont été riches par la coopération et par l’usage de ces cabanes.

Entre le dedans et le dehors, ces cabanes sont un lieu d’investissement imaginaire et symbolique. Cet espace clos, enveloppant est propice au langage et aux jeux en petits groupes, certainement le lieu des secrets et des trésors …

Propos recueillis par François Jarraud

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