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Le report de la réunion ministérielle sur le plan numérique nourrit les incertitudes sur le contenu du « grand plan ». La réception des principaux éditeurs par la ministre de l’éducation nationale le 22 octobre n’a pas permis de préciser les contours d’un dossier qui se traite à l’Elysée. Une situation assez déstabilisante pour des entreprises dont on attend des investissements mais qu’on laisse dans l’ignorance des intentions du prince.

N. Vallaud Belkacem a reçu le 22 octobre les représentants des éditeurs numériques c’est à dire l’Afinef, qui regroupe une centaine d’entreprises du secteur, le SNE, qui réunit les éditeurs scolaires éditeurs des manuels numériques et le Gedem, une association réunissant des acteurs historiques de la filière. Les grandes lignes du plan numérique ont été évoquées. N Vallaud-Belkacem a confirmé le 21 octobre qu’il comporterait un triptyque matériel (tablettes), ressources éducatives et formation des enseignants.

« La ministre nous a écouté. Elle est réceptive et nous espérons qu’elle se fasse l’avocate de nos demandes auprès de l’Elysée », nous a dit Hervé Borredon, président de l’Afinef à la sortie de la réunion.

Mais le bilan reste mince alors que les demandes des éditeurs se font pressantes. L’année 2015 s’annonce difficile pour eux. Les crédits des expérimentations sont épuisés et le plan numérique doit démarrer à la rentrée 2016 par une généralisation en 5ème (devenue classe de début de cycle à la place de la 6ème). L’année 2015 doit être celle des investissements pour préparer la généralisation. D’où l’intéret d’une annonce officielle rapide du lancement et du contenu du plan. Car le temps joue contre le plan numérique.

Les éditeurs demandent des inflexions sur plusieurs points . D’abord un soutien à leurs investissements par un « plan 2015 » permettant de préparer sur le terrain la généralisation de 2016. Ils le chiffrent à 30 à 50 millions. Les éditeurs souhaitent aussi avoir des garanties sur la pérennité du plan numérique. Celui ci prévoit environ 400 millions pour les ressources numériques et autant pour le matériel. Ces 400 millions devraient devenir annuels pour permettre le développement de la filière. Cela implique l’entrée des collectivités locales dans le « grand plan ». Il en était question cet été mais les arbitrages ne semblent pas rendus. Enfin se pose la question du primaire. Le plan actuel s’intéresse aux 5èmes. Les éditeurs estiment que l’effort numérique doit commencer dès l’école même si le niveau d’équipement est très inégalitaire d’une commune à l’autre.

François Jarraud

Les entreprises dans l’attente du feu vert élyséen