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Depuis la loi de 2005 qui a normalisé la scolarisation des enfants handicapés, où en est-on ? N Vallaud-Belkacem se rend le 5 décembre à un Forum régional spécialisé sur la jeunesse handicapée pour évoquer la question. Depuis 2005 des progrès très importants ont été faits. Mais les familles et les enseignants pointent aussi des problèmes.

Depuis l’adoption de la loi de 2005, les progrès dans la scolarisation des enfants handicapés sont incontestables. Ils se lisent dans les chiffres. De 2006 à 2013, on est passé de 89 000 enfants handicapés scolarisés dans le premier degré à 141 000. La progression est encore plus foret dans le second degré où on passe de 29 000 à 97 000. La scolarisation en structures particulières a également progressé : on compte 47 000 enfants en Clis et 29 000 en Ulis. Trois fois plus d’enfants disposent d’un accompagnant au premier degré (70 000) et 6 fois plus dans le second (25 000). Au total cela fait 69 000 accompagnants dont 28 000 bénéficient du nouveau statut d’AESH. Le ministère évalue cet effort à 1,5 milliard par an. Un nombre avancé dans les documents officiels mais qu’il n’a pas pu justifier.

Cet effort matériel est accompagné par un effort réglementaire. On attend ainsi la publication prochaine de textes sur le Programme d’accompagnement personnalisé (PAP) qui simplifiera la prise en charge scolaire d’enfants ayant des troubles des apprentissages. Le décret sur le Projet personnalisé de scolarisation, pour des enfants ayant des handicaps plus graves, devrait sortir prochainement. Il précisera le rôle de chaque acteur.

Le ministère a aussi pensé à d’autres aspects concernant la vie des élèves handicapés. Ainsi l’Onisep a réalisé l’année dernière Total Accès, une application mobile facilitant l’orientation des élèves handicapés. APB a également été adapté aux élèves handicapés.

Pour autant les familles manifestent aussi des insatisfactions. Sophie Cluzel présidente de la Fnaseph, dénonce le sort fait aux AVS. Selon elle, de nombreuses familles ont vu repartir leur accompagnant quelques jours après la rentrée. Ce qui est en cause c’est le nouveau statut des AESH. Le niveau de diplôme exigé est trop bas, estime-t-elle. La plupart des accompagnateurs étant à bac +2 abandonnent. Pour la Fnaseph, « le passage en CDI ne sortira pas les accompagnants de la précarité : temps partiels imposés, rémunérations faibles de 680 euros net par mois insuffisantes pour vivre, donc persistance du turnover important ».

La Fnaseph dénonce aussi la « timidité » de l’Etat dans la scolarisation dans el second degré. « On n’arrive pas à débloquer le verrou de la fin du collège ».

Les enseignants se retrouvent en première ligne souvent sans formation. Le ministère reconnait d’ailleurs que l’essentiel de la formation a touché des stagiaires. Pour les enseignants en poste, le ministère prépare des formations à distance sur M@gistère.

La lettre de la Fnaseph