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Avis de décès. « De consensus, il n’y a pas » sur la réforme du lycée, explique le Se-Unsa dans un communiqué. Selon le syndicat, le ministère a tenu la dernière réunion sur le bilan de la réforme du lycée et rien n’en est sorti. Car derrière la réforme du lycée se cache celle du collège…

Des points de consensus

« Alors qu’il était annoncé dès le début de la réunion qu’aucune réforme d’ampleur n’était programmée, l’objectif de la réunion était de faire émerger des propositions consensuelles d’amélioration, nécessairement marginale, du fonctionnement des lycées. L’exercice était évidemment difficile puisque de consensus, il n’y a pas », écrit le Se Unsa.

Ce n’est pourtant pas si sur car le même communiqué égrène des points qui font consensus. Lancée pour rééquilibrer les filières , à l’évidence la réforme a totalement échoué en ce domaine. Lancée officiellement pour que le lycée accompagne mieux les élèves, grâce à l’accompagnement personnalisé et aux enseignements d’exploration, le Se Unsa reconnait que « l’accompagnement personnalisé n’est pas mis en œuvre de façon optimale partout » et que « les enseignements d’exploration.. restent souvent des enseignements préparatoires aux séries de première ». Voilà une position sans aucun doute partagée par les autres organisations et à l’évidence la réforme du lycée n’a pas atteint les objectifs officiels que le ministère lui a donné.

De nouveaux dispositifs en échec

Finalement seul l’enseignement catholique aura osé publier un véritable bilan de la réforme. Dans un document publié en 2015, il montrait l’échec du rééquilibrage des filières. Mais il abordait aussi le cas des nouveaux dispositifs.

On pourra probablement étendre au public ce qui était dit sur l’accompagnement personnalisé. Il apparait comme le dispositif le plus approuvé, critiqué et délaissé. Il est vécu comme « une perte de repères » par les enseignants qui ne savent pas le faire. L’AP n’a pas eu d’impact sur le décrochage ou le taux de redoublement. Mais il aurait amélioré l’orientation. L’étude signale aussi des effets pervers : l’AP est utilisé pour gérer les enseignants « qui décrochent ».

Quant aux enseignements d’exploration, l’enseignement catholique estimait qu’ils « ont tendance à devenir une matière » et qu’ils « peinent à perdurer » et ne sont pas utilisés pour l’orientation, à l’exception de Littérature et société.

Préserver la réforme du collège

L’acte de fin annoncé par le Se-Unsa empêche la publication d’un véritable bilan de la réforme du lycée. Il est pourtant d’autant plus nécessaire que la réforme du collège a emprunté beaucoup à celle du lycée. Les équipes de la Dgesco lui ont notamment le dispositif le plus décrié : l’accompagnement personnalisé.

Reconnaitre ces difficultés ferait avancer le lycée. Mais ce serait détricoter la réforme du collège. Alors clap de fin…

Communiqué

La réforme jugée dans l’enseignement catholique