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Fruit d’un travail collectif réalisé par des membres du secteur maternelle du GFEN, ce petit livre réunit différents outils pour accompagner les enseignants de maternelle. Il faut prendre le mot outil au sens large. Il s’agit aussi de revenir sur des pratiques de classe que de réfléchir sur les fondamentaux de l’école maternelle voire de se créer de nouveaux outils,parfois inattendus, comme l’emploi du temps. Isabelle Lardon, qui coordonne l’ouvrage, revient sur l’originalité de ce livre.

Comment s’est construit cet ouvrage collectif ?

On est parti des Rencontres maternelle organisées par le GFEN et de l’absence d’actes. On voulait un ouvrage qui soit construit autour du développement de l’enfant et de l’apprendre à comprendre la complexité du monde, une notion clé au GFEN. L’ouvrage veut donc développer des réflexions autour des pratiques pour aider les enseignants.

L’ouvrage est organisé en différents type d’outils. En quoi est il un outil lui même ?

Il apporte des éclairages théoriques sur différents domaines comme le langage , l’oralité , l’évaluation et il propose des pratiques de classe très concrètes. Il ne s’agit aps de recettes mais de pistes à suivre par les enseignants. Souvent il aborde des points qui ne sont pas abordés en formation par exemple le rôle de l’emploi du temps ou celui des affichages en classe. Il aborde aussi des questions vives comme l’oral, le jeu ou l’évaluation. On a essayé de partir du métier enseignant.

Ces outils portent des valeurs ?

Bien sur. Au Gfen on met en avant le fait que les enfants sont capables de se dépasser, de se détacher du faire pour accéder à la pensée. Une pensée qui s’affine avec le langage.

Le langage c’est un thème souvent repris par le ministre. Enrichir le langage c’est apprendre des mots ?

Ce n’est certainement pas apprendre un mot par jour comme le recommandait A Bentolila ! Maryse Rebière explique dans le livre qu’on va passer du langage en situation scolaire au langage d’évocation qui met de mots sur des choses absentes. Le langage dans des pratiques de classe permet de passer à la conscientisation.

L’oral est un souci constant en maternelle mais comment l’enseigner ?

On l’enseigne difficilement car on pense qu’il est partout. En fait il faut institutionnaliser des moments pour cet apprentissage. L’article de Véronique Boiron dans le livre montre l aplace de l’expertise enseignante. M Rebière montre comment partir de situations comme le bain de la poupée pour arriver à la littérature jeunesse. Ces petits scénarios du quotidien permettent d’arriver à des scénarios complexes et de travailler différents types de langage.

Un article particulièrement étonnant est celui sur l’emploi du temps. Ilpeut devenir un outil ?

Christine Clémens Corbi explique que l’emploi du temps n’est pas qu’un outil institutionnel. Les équipes peuvent le construire pour optimiser les moments d’apprentissage. Ne serait ce que pour voir le temps réellement consacré aux apprentissages.

Propos recueillis par François Jarraud

Isabelle Lardon (dir), Apprendre à comprendre dès l’école maternelle. Réflexions, pratiques, outils, GFEN, Chronique sociale, ISBN 978-2-36717-353-5