L’éducation prioritaire banalisée dans un rapport technocratique sur le territoire ? C’est ce que craint Marc Bablet, ancien responsable de l’éducation prioritaire au ministère, qui a quitté Blanquer avant l’heure. “Ce que l’on peut percevoir du peu d’information dont on dispose c’est surtout qu’elle a une première visée qui n’est pas pour me plaire : fondre l’éducation prioritaire dans la question des territoires et de la territorialisation des politiques éducatives”, explique M Bablet sur son blog. “Or l’éducation prioritaire est beaucoup plus qu’une adaptation territoriale, elle constitue aujourd’hui une capitalisation remarquable de ce que l’on sait faire pour l’enseignement en milieu populaire dans une approche qui ne prend pas en compte que la question du territoire. Le seul fait que les porteurs de cette mission soient l’un universitaire spécialiste d’administration publique et de l’emploi et l’autre originaire de la DATAR ne donne guère de place à la question des pratiques pédagogiques et des pratiques de formation des personnels ou du travail collectif et des relations avec les parents qui ont quelque importance pour la prise en compte des besoins des élèves des milieux populaires. On risque fort d’en rester à un travail sur les dispositifs et les moyens…”
