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« On n’est pas dans une situation exceptionnelle. On sait faire ». Présentant le bac 2019 le 13 juin, Jean-Marc Huart, directeur général de l’enseignement scolaire, s’est voulu rassurant. Tout serait sous controle depuis le « cockpit » de la rue de Grenelle. Et d’ailleurs il ne se passerait rien le 17 juin. Pourtant des académies ont prévu des surveillants en surnombre pour faire face à la grève des examens.

Une grève contre les réformes des lycées

Onze syndicats (Snes Fsu, Snuep Fsu, Snetap Fsu, Cgt, Cgt agricole, Sud éducation, Sud territoires, Snalc, Sundep, Cgc) et 3 mouvements (Stylos rouges, Cnt, Chaine des bahuts) appellent à la grève les 1ers jours du bac (17 juin) et du brevet (27 juin). Ils veulent protester contre  » les pressions et les méthodes de gestion autoritaires ». Mais ce sont surtout les réformes des lycées (général, technologique et professionnel) qui motivent le mouvement. « Les inégalités d’implantation des enseignements de spécialité et des options de la réforme du lycée, les difficultés d’emploi du temps, tant pour les enseignants que pour les élèves, le rythme effréné des évaluations et un baccalauréat à valeur locale ; les familles de métiers et la promotion du tout apprentissage en voie professionnelle ; jusqu’aux incidents récents qui ont marqué Parcoursup ; les sureffectifs des classes et les suppressions de postes en collège : tout concourt à accroître les inégalités », disent les organisations.

Sur le terrain on est surpris de voir un peu partout des enseignants se réunir pour décider de participer à la grève. La grève s’annonce particulièrement suivie dans les académies du sud ouest, dans l’enseignement professionnel , où se développe déjà une grève des corrections du BEP.

Un tiers de surveillants en plus

Mais le 13 juin, JM Huart se voulait rassurant. La grève des corrections du BEP ? »IL n’en a pas connaissance ». Pour la grève des bacs, « on n’est pas particulièrement inquiets. On a demandé aux chefs d’établissement de mobiliser des surveillants en nombre supplémentaire ». Tous les personnels, y compris administratifs sont susceptibles de surveiller. JM Huart annonce aussi que des académies mobilisent des vacataires.

Combien de surveillants en plus sont prévus pour le 17 juin ? « Je répondrai l’année prochaine », répond JM Huart qui affirme ne pas connaitre le nombre. Mais il reconnait finalement qu’un tiers de surveillants en plus sont convoqués dans une académie du sud.

Au ministère, des responsables sont plus précis. Une centaine de centres franciliens auraient revu nettement à la hausse le nombre de surveillants. Ce serait beaucoup plus dans les académies de Montpellier et Toulouse. Et ils reconnaissent que c’est la première fois qu’une telle mobilisation a lieu pour le bac.

Confiance dans les professeurs ?

Des documents circulent qui montrent cette mobilisation dans plusieurs académies , au delà du sud ouest. Les rectorats rappellent aux chefs d’établissement que « tous les personnels quel que soit leur statut peuvent être mobilisés ». Des académies ont écrit au personnel administratif pour les mobiliser pour les surveillances au point que le syndicat A&I Unsa demande une indemnisation pour ce travail. Des contrats de vacation pour les surveillances du bac ont aussi été distribués dans plusieurs académies.

Que se passera t-il là où on manquera de surveillants ? « Si l’épreuve ne peut pas se dérouler on enverra une nouvelle convocation », explique JM Huart. « Mais on a confiance dans les professeurs pour faire en sorte que les épreuves se passent bien ».

F Jarraud

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