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Un nouveau sondage Harris rappelle ce que d’autres enquêtes , notamment de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS), disent depuis des années : la grande majorité des enfants se retiennent plutôt que d’utiliser les toilettes des écoles. Une situation qui est nuisible à leur santé et à celle de l’établissement.

Selon le sondage Harris, 81% des écoliers déclarent se retenir au moins de temps en temps d’aller aux toilettes à l’école. Ils soulignent des problèmes de propreté (83%) , des portes qui ferment mal et de sécurité (51%).

A vrai dire rien de bien neuf dans cette enquête. Une vaste étude de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement en 2014 montrait qu’un collégien et lycéen sur trois n’utilise jamais les toilettes scolaires. En 2007, une autre étude établissait que 7% des écoliers n’utilisent jamais les toilettes de leur école et 43% ne le font que quand ils y sont vraiment obligés. Dans le secondaire l’ONS montre que ce diagnostic n’est pas vraiment partagé. Quatre établissements sur dix estiment que tout va bien sur ce plan chez eux. Deux sur trois se satisfont d’un entretien quotidien des toilettes. Quand la moitié (42%) des élèves se plaignent du manque de papier, 90% des établissements estiment que les toilettes en sont dotées. On observe le même aveuglement pour l’absence de savon. Le rapport souligne que la question est rarement traitée en CA et même en comité d’hygiène et sécurité. Bref, les établissements ferment les yeux et se pincent le nez.

Une situation qui est mauvaise pour la santé des enfants. Mais aussi pour celle des établissements. En 2008, Philippe Meirieu déclarait :  » On ne dit pas assez à quel point cette impossibilité totale de trouver l’intimité nécessaire et l’environnement accueillant entraine (les écoliers) vers une sorte de déni complet de ces réalités physiques… Que ce qui est vraiment inconvenant c’est de réserver les toilettes propres et entretenues aux seuls adultes.. On ne dit pas que c’est cette attitude qui condamne les enfants à l’obscénité »… Nous exaltons dans nos institutions l’intelligence spéculative, tandis que nous les contraignons à s’humilier au quotidien. « 

Des solutions existent. Mais elles impliquent des dépenses d’entretien et de conception que les collectivités locales et les établissements font rarement.

F Jarraud

Enquete Harris

En 2014

Solutions